Les séquelles (dans les deux sens du terme) Scary Movie, Big Movie, Vampire Sucks et autres chefs-d'oeuvre n’ont rien à envier à la lourdeur de leur père commun Robin Hood men in tights. Ces derniers n’hésitent pas d’ailleurs à revendiquer cet héritage : l’aveugle de The Village qui défèque dans Scary Movie 3 est un « hommage » à l’aveugle qui défèque dans ce film, les loup-garous gays qui dansent dans Vampire Sucks est un « hommage » à ceux qui dansent dans ce film, Austin Powers qui fait des gestuelles sexuelles derrière une tente rappelle ceux de Robin avec sa dulcinée, le cadenas vaginal de la Spartienne dans Meet the Spartans est inspiré par celui que porte Marianne dans ce film, etc. Que l’on méprise les (horribles) films pastiches récents, soit ; mais qu’on puisse idolâtrer Mel Brooks reste un mystère pour moi. Le pire étant que les blagues originelles ne valent pas plus que les pâles copies. Entre Mel Brooks et les films post-00s, l’humour et le talent ne sont pas différents, seul le degré varie : on pourra toujours reconnaître un bon casting et un montage efficace de la part des vieux films. Mais Mel Brooks fait des blagues « datées » (c’est-à-dire des références à des films aujourd’hui oubliés, comme la performance terriblement mauvaise de Costner dans le dernier Robin Hood en date), se moque gratuitement des minorités et, comble, de manière peu inspirée (un noir joue un gangsta dans la forêt Anglaise, une grosse joue le rôle d’une grosse, un rabbin celui d’un rabbin, un aveugle celui d’un aveugle, et c’est leur seul gag dans tout le film). Au lieu de se moquer des codes cinématographiques avec les outils filmiques à sa disposition, Brooks préfère fonder son film sur un gag unique : insérer des références contemporaines dans l’Angleterre de Robin des Bois. En comparaison, les Monty Pythons osaient à peine réduire – rabaisser- leurs films « historiques » à un simple humour anachronique.
Doit-on condamner un film pour la médiocrité de son héritage ? Certes. Mel Brooks a tué l’humour.

Lear_Yorick
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le 24 avr. 2015

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Lear Yorick

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