Sale temps à l'hôtel El Royale est le nouveau film Drew Goddard, qui revient après La Cabane dans les bois de 2012 avec un bon thriller dans le genre "néo-noir" digne de ce nom qui dure 2h 22 min.


Pour le synopsis, nous avons ici sept étrangers, chacun avec un secret, se retrouvant au El Royale sur les rives du lac Tahoe situé sur la frontière entre la Californie et le Nevada.
Autrefois un établissement luxueux où les célébrités et personnalités politiques influentes se côtoyaient au casino et au bar, l'hôtel est maintenant miteux, cachant un passé lourd et sombre. Au cours d’une nuit comme seul le destin sait les orchestrer, ils auront tous une dernière chance de se racheter avant de prendre un aller simple pour l’enfer.


Avec sept personnages on pourrait se demander qui, au finale, est le personnage principal du film. Après une courte réflexion nous pourrions en venir à la conclusion que c’est l’Hôtel en lui même; même si en réalité nous sommes plongés dans un film chorale en huis clos où nous découvrons l’histoire de chacun des sept voyageurs qui séjournent à l’El Royale.


Pour rappel, un film chorale possède une mise en scène avec une multitude de personnages, d'importance relativement égale. Ils évoluent dans diverses sous-intrigues, mais possédant un certain degré d'autonomie, et ici, dans l’El Royale le passé de nos sept étrangers est dévoilé au travers différents chapitres, expliquant pourquoi ils se trouvent tous à cet endroit précis.


Pour en revenir à l’hôtel, cette frontière sur laquelle se trouve l’El Royale n’est pas juste une gimmick dépourvue de sens. Elle incarne parfaitement et symboliquement la double personnalité et les mœurs ambigus des personnages avec une question simple : quel côté choisirez-vous?


Et cela va bien au delà de choisir entre la chaleur et le soleil de la Californie, et les opportunités du Nevada, pour reprendre les mots du concierge. Nous sommes amenés à nous demander quel choix nous ferions entre le bien et le mal, croire ou ne pas croire à la religion et au repenti.


Dans les premières scènes au lobby nous voyons le président Nixon sur la télévision, et cela n’est pas anodin car il met l’accent sur la paranoïa liées aux actualités des Etats Unis à cette époque; notamment à cause de la guerre du Vietnam, de la paranoïa de la surveillance, de la culture hippie, des meurtres de la famille Manson, mais aussi du racisme et du sexisme.


Visuellement parlant, l’aspect néo-noir du film avec les néons, l'ambiance rétro, les musiques et l'esthétique des années 60’ et 70’, est parfaitement maîtrisé et illustre magnifiquement bien l’atmosphère sombre et lourd de l’hôtel, en contraste avec l'extérieur flashy et haut de gamme qu’il possède.


Cependant, pour en revenir à l’intrigue, comme déjà évoqué nous sommes dans un film chorale, mais tout cela bascule totalement avec un dénouement inattendu et la révélation tant attendue du scénario principal lors de l’entrée en scène de Billy Lee. C’est à ce moment là qu’on arrive au point culminant de l’histoire, d'où suit alors le fusionnement de tous nos personnages ainsi que de leurs histoires.


Pourront-ils se racheter de leurs péchés? Pour avoir une idée de la réponse, ne manquez pas ce film!

DanielleWillies
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le 21 nov. 2018

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