Moi et le grand cinéma Italien, c'est, j'ai l'impression, une sorte de cause perdue. Après m'être littéralement ennuyée devant Satyricon de Fellini, je pars sur Pasolini avec son film reprenant l’œuvre du Marquis de Sade. Dans mon imaginaire, je retiens de Sade quelque chose d'intemporel, d'historique et de profondément subversif. Une œuvre qui interpelle sur le désir des Hommes ainsi que leur limites. Bien que je connais très peu Sade sur le plan de la lecture, le découvrir par Pasolini m'a quelque peu déçue. C'est certes traumatisant car il y a des jeunes forcés à obéir aux déviances de ces notables fachistes, mais moi qui aime les slasher, giallo, et œuvres saugrenues en tout genre, je l'ai trouvé très platonique.
C'est esthétique, filmé à la manière d'une pièce de théâtre (dans le palais à Salo par exemple), et les compteuses récitent leur histoires, sur lesquelles réagissent les divers protagonistes.
Il y a une absence totale d'affect : il y a quelque chose de froid qui circule autour d'une ambiance autoritaire et à la fois lyrique. La déviance si j'ose dire, des notables est assez déconcertante, mais lorsque ceux ci évoquent du Nietzsche ou du Baudelaire, ça semble absurde compte tenu de leur bord politique et du contexte. On voit là l'intention de Pasolini de dénoncer le fascisme.
Je suis assez mauvaise en analyse de film, mais j'ai trouvé tout de même que c'était légèrement décousu, plat et monotone. Je ne dis qu'il faut du spectacle et de la diversion, mais il m'en faudrait un peu plus niveau intensité.
Seul le dernier acte m'a semblé un peu plus vif et intéressant lorsque l'on devient voyeur au travers des jumelles d'un des notables : les scènes de tortures passent à un niveau supérieur. Je dirais de manière générale que c'est désincarné et j'admets que cela ne m'a pas emballé. Nihilisme ? Je suis confuse..