Je veux bien reconnaître à ce film toutes les qualités du monde en termes de réalisation, il n'empêche que je ne peux pas apprécier un film devant lequel je passe un très mauvais moment.


Par ailleurs j'ai vu le film en VF, que j'ai trouvée particulièrement ratée.


Toutes ces salacités... Ça va trop loin, si bien que ça devient une véritable épreuve à visionner.


Évidemment, il s'agit bien du souhait de Pasolini, et on le voit bien dans la scène finale : il souhaite rendre le spectateur acteur de ce qu'il voit, et coupable des atrocités qu'il regarde. Si nous allons jusqu'au bout, nous alors nous participons à alimenter notre côté malsain. Que l'on apprécie ou pas, nous sommes témoins.



Pasolini met en image des idées, des concepts.
misterblonde



C'est peut-être aussi ça qui m'a dérangé dans ce film, les personnages utilisés comme concepts, les rendant totalement inhumains, dénués d'âme. Leurs conversations, leurs actes, tout est considéré comme "normal", tout est permis et plus rien n'est tabou. Les histoires racontées par les dames en sont un bon exemple, elles racontent tout comme s'il s'agissait de contes.


Dans La Grande Bouffe, sorti 2 ans avant et également assez subversif, les personnages possédaient véritablement des traits de caractère, et le scénario avançait, les personnages évoluaient. Dans Salo, il n'y a pas de véritable trame, mis à part l'exploration des vices à travers les trois cercles. On va de scène choquante en scène choquante avec beaucoup de froideur, en crescendo, et avec toujours plus de plaisirs impurs et pervers. Point barre.


En tout cas, l'objectif est atteint. Répugnance, horreur et inculpation du spectateur, une critique de la société du XXe siècle. Mais par ce manque de subtilité et de retenue, ça devient vraiment indigeste...

Monsieur_Cintre
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le 7 oct. 2018

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Monsieur_Cintre

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