Le nouveau film de Toledano et Nakache suit le chemin tracé par le succès d'Intouchables. Sans sentir à pleins nez la redite (même si ça sent un peu quand même), le duo de réalisateur arrive à trouver un certain charme dans ce récit qui permet à Omar Sy de jouer complétement un rôle sans capitaliser sur son personnage. Il est vraiment dans le rôle d'un sans papier sénégalais, accent compris.

Histoire de traque, d'entraide, d'amour refoulé et de vie contrariée, la vie de Samba est à la fois simple et compliquée: il vit depuis 10 ans en France, y travaille, a un logement mais parce qu'il n'avait pas son papier sur lu, se retrouve coffré dans une prison de transit d'immigrés. De là va découler sa rencontre avec Charlotte Gainsbourg (j'ai totalement zappé le nom de son personnage) qui va essayer de l'aider à s'en sortir, mais surtout elle va s'attacher complétement à lui.

La première scène est belle: On commence dans l'univers festif de la bourgeoisie, qui rappelle celui d'Intouchables, pour partir en plan séquence dans les coulisses de la fête, découvrant au bout de la chaine les travailleurs sans papier qui permettent à cet événement de se dérouler sans accrocs. L'endroit où on rencontre pour la première fois Samba. Ce plan est beau, car il nous invite à oublier ce qu'était Intouchables, l'intention est excellente et le résultat esthétique tout autant.

Du reste, l'histoire est certes touchantes mais n'invente rien de nouveau, juste à rappeler la détresse des immigrés, continuellement dans une situation plus que précaire dans un pays qui ne veut pas les laisser tranquilles. La métaphore des personnages est intéressant, entre Charlotte Gainsbourg qui campe une française guindée en plein burn-out (la France en crise) et un immigré plein de bonne volonté mais incompris et dénigré par cette France qui pourtant trouve une fascination en lui. Gainsbourg est la France, Sy l'immigration.

Samba est un feel good movie, on positive en sortant de la salle en se disant qu'on peut s'en sortir et mieux repartir dans la vie malgré nos problèmes. Si chacun s'entraide, il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas. Un film qui n'est pas exceptionnel, mais honnête avec ce qu'il raconte, et sincère. Ça fait du bien quand même.
Yellocrock
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le 3 nov. 2014

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