Même si j'ai une certaine sympathie pour la personne, je ne m'intéresse pas beaucoup au cinéma d'Agnès Varda, tout en décidant de tenter celui-ci, l'un de ses plus célèbres et surtout diffusé à l'occasion de sa disparition : une forme d'hommage s'imposait. Et il y a bien quelque chose qu'il faut reconnaître à la réalisatrice : sa cohérence. Dans sa logique, tout se tient parfaitement : la narration, la construction, cette volonté d'être d'un réalisme absolu dans un cadre sudiste l'étant déjà beaucoup, comme les différents personnages que l'héroïne pourra y croiser.
D'ailleurs, je reconnais que cela a fonctionné un temps : bien que souvent agaçante, le caractère insaisissable de Mona, son refus d'évoluer tout en conservant une part de mystère offrant certains passages intéressants, notamment celui avec Macha Méril, de loin la partie la plus réussie. Mais bon, une fois que j'ai dit ça... Où est le plaisir ? Comment s'impliquer réellement dans un film se complaisant autant dans son procédé, ne faisant que ressasser les mêmes constats, les mêmes situations... Ce n'est même pas une question d'en dire du mal : plutôt de comment en dire du bien.
Ce cinéma m'ennuie profondément, trouvant son paroxysme lors d'une dernière demi-heure interminable : il ne se passe rien, on déplace juste un peu tout ce qui a été dit auparavant, le « suspense » n'existant même pas puisque Varda fait le choix de nous dévoiler le dénouement dès les premières minutes.
Alors oui, notamment la scène de « poursuite » en ville nous sort légèrement de notre torpeur, on peut trouver sans réelle difficulté du sens à ce« Sans toit ni loi ». Maintenant, que me restera t-il de ce titre ? Sandrine Bonnaire marchant dans des décors ruraux souvent ravagés par la pluie, rappelant régulièrement qu'elle n'a rien mais qu'au moins elle est libre, etc... Certains s'en contenteront. Ceux ayant une idée autrement plus élevée du septième art ne manqueront pas grand-chose, et je l'écris sans malice aucune vis-à-vis d'une femme éminemment respectable. À bon entendeur.