WURST ACADEMY

Probablement écrit sous LSD un soir de beuverie, Sausage Party est pourtant bien plus subtil que les précédents essais du duo Goldberg / Rogen.
En effet, derrière l'avalanche de gags graveleux caractéristique des deux loustics ( le méchant du film est....une douche vaginale ! What else ? ) se cache une charge politique jubilatoire.

Ainsi, au delà de l'évidente dénonciation du consumérisme, le film est aussi une satire féroce qui tire à boulets rouge sur le fondamentalisme et l'intolérance qui gangrènent les sociétés occidentales. Cet aspect est le plus réussit du film et lui offre ses meilleurs moments (on se souviendra du Lavash et de la Pita qui rejoue le conflit israëlo-palestinien !) tout en permettant de faire oublier les quelques passages à vide et le caractère répétitif de certaines blagues. On se dit que c'est bel et bien ce point précis qui a emmerdé les pisse-froid de la manif pour tous et pas une scène de partouze géante absolument hilarante....

Bref, comme prévu c'est con mais beaucoup plus malin qu'il n'y paraît y compris dans la mise en scène qui joue habilement avec les codes de plusieurs genres dont le film d'horreur : les auteurs aiment le gore qui tâche tendance Monthy Python (comme le prouve This is the End et leur récente adaptation du comic Preacher) et l'animation leur permet de se lâcher à ce niveau. On est d'ailleurs surpris par la bonne tenue technique de l'ensemble quand on sait que le film a coûté cinq fois moins cher qu'une production Pixar ou Dreamwork.

A l'arrivée, Sausage Party n'est pas un chef d'oeuvre mais son esprit de sale gosse, sa dimension subversive et la rareté des films d'animation pour adulte made in USA suffisent pour emporter l'adhésion.