Un épisode de trop. "Saw 3D" est le pire film de la saga !
"Saw 3D" n'aurait jamais du voir le jour. La boucle avait pourtant été bouclé avec "Saw VI", suite à l'accomplissement des dernières volontés du tueur au puzzle original, John Kramer (Tobin Bell), mort à la fin du troisième épisode (pour rappel), et succédé par l'inspecteur Hoffman (Costas Mandylor) dans les épisodes suivants. Ce septième épisode, initialement prévu en deux parties, est du grand n'importe quoi. Alors que l'ensemble de la série essayait de suivre une logique interne basée sur la "philosophie" du tueur au puzzle, "Saw 3D" abuse des scènes gores inutiles. Et le tout en trois dimensions... de quoi vomir doublement !
Que dire de l'histoire sinon qu'il n'y en a pas ? Rescapé du piège à la fin de "Saw VI", l'inspecteur Hoffman ne désire plus qu'une chose : avoir la peau de celle qui l'a défiguré. Et, histoire de bien s'échauffer, il enchaîne les pièges mortels tous plus horribles et dénués de sens les uns que les autres. Les fans – pour autant qu'il y en ait encore – s'amuseront à découvrir le premier "jeu mortel" qui se déroule en public, voir le chanteur principal de Linkin Park mourir dans un accident de voiture après s'être arraché la peau du dos, ou encore voir l'ex-femme du tueur John Kramer mourir deux fois (la première fois étant un cauchemar). C'est comme si, tout d'un coup, le gore avait viré à la farce. Toute la réflexion du tueur au puzzle sur ses jeux mortels dans les épisodes précédents est ici réduite à l'état de pure et bête vengeance menée par un méchant pas content.
Alors que les précédents épisodes avaient pour ainsi dire une intrigue construite autour d'un scénario complexe, "Saw 3D" nous livre un scénario des plus banal. La principale victime de ce film ressemble à s'y méprendre à celle de l'épisode précédent et son histoire personnelle nous désintéresse dès le début tant le jeu de l'acteur est mauvais. "Saw 3D" est un piège purement commercial. Apparemment, les producteurs avaient vraiment besoin d'un peu plus d'argent car peu sont les membres de l'équipe technique, présents depuis le premier épisode, qui ont voulu revenir travailler sur ce 7e opus. Le directeur de la Photographie David A. Armstrong a refusé de revenir une septième fois, laissant sa place au cadreur des épisodes précédents. Quant au réalisateur de "Saw VI", Kevin Greutert, il a été contraint – en raison de son contrat de longue durée – de réaliser ce film. Sans quoi, il aurait été aux commandes de "Paranormal Activity 2", qui le tenait plus à cœur.
Au menu donc : du gore en trois dimensions à en vomir toutes ses tripes. Même que la couleur du sang n'a rien de réaliste. Le style clipesque de la saga prend ici une dimension démesurée tant les scènes gores sont en surplus et tant les événements s'enchaînent à un rythme effrené. Le montage final est brouillon, dérangeant et ne laisse aucune pause au spectateur, si ce n'est par l'apport de l'un ou l'autre dialogue ennuyant à en mourir entre les protagonistes. Le retournement final est, comme d'habitude, inattendu mais on aurait cette fois préféré ne pas le découvrir, tant il paraît peu crédible et se détache de la trame initiale. Au final, la seul nouvel élément de la saga est le "3D" dans le titre du film au lieu du "VII" qui aurait été trop classique. En bref, on aurait pu se passer de "Saw 3D" !
N.B. : Pour information, les producteurs ont l'intention de lancer un reboot de "Saw" avec plusieurs épisodes, dans un futur proche ou lointain. Mais ces films à venir n'auraient pas ou presque aucun rapport avec la saga originale, qui prend fin avec ce "Saw 3D".