Le premier Saw avait surpris et conquis par son audace visuelle et sa cruauté psychologique. Bien que réalisé avec des bouts de ficelle et très peu de moyens, il tenait la route et attira pas mal de clients de ce genre très codifié qu'est le cinéma gore. Sauf que dans ce film, la dimension sadique ôtait toute envie de rire, comme cela pouvait être le cas avec des Vendredi 13, Les griffes de la nuit ou autre Chromosome 3.
Le second volet était par contre nettement en-dessous, reprenant les ficelles du premier mais sans véritable scénario. Ce n'était que succession de morts plus ou moins inventives, sans véritable intérêt.
Par contre le troisième opus est une sorte de bouquet final. Passons sur les morts là encore très imaginatives (il y en a pour tous les goûts et chacun ne frissonera sans doute pas devant les mêmes images), pour relever les nombreux flash-backs qui reviennent sur les deux films précédents. Ainsi, le lien est bien établi entre les trois volets, de nombreux twists sont expliqués, le personnage d'Amanda prend toute sa dimension, y compris psychologique (si ! si !). Jusqu'au dénouement, plutôt glaçant.
Et pour ceux qui aiment bien se poser des questions sur un film, il y a aussi de quoi faire : quelques scènes et de nombreux détails posent question. Sont-ils là exprès ? Que veulent-ils dire ou suggérer ? Est-ce juste un clin d'oeil du réalisateur ? De quoi alimenter pas mal de blogs sur le sujet.
Inutile de préciser que ce film est à déconseiller fortement aux âmes sensibles, mais toute personne majeur et un tant soit peu intelligente sait qu'elle ne doit pas aller voir ce genre de film si elle n'aime pas la vue explicite de sang. Rien ne l'y oblige.