Fleuron de la comédie française, Scout Toujours est réalisé par Gérard Jugnot. C’est son deuxième long métrage en tant que réalisateur et le film sort en 1985. L’action se déroule dans les années 1960 et décrit le séjour d’un apprenti meneur de scouts qui doit pour la première fois remplacer au pied levé le mec en short qui s’en occupe habituellement. Et il se trouve que notre animateur gauche est joué par Jugnot. Ça en dit long sur le charisme de notre personnage. Face à lui, des ados. Là, je sais que déjà, vous frémissez d’angoisse. Et vous avez raison car le pauvre Jean-Baptiste va en voir de toutes les couleurs. Et oui, car l’ado est à l’adulte responsable de groupe ce que le gin est à votre promesse de finir votre soirée sobre. Il y a de fortes chances que ça parte en cacahuète. Et pourtant, dans l’imaginaire collectif, le scout est un peu l’enfant modèle. Ici, il enchaîne connerie sur connerie comme scier le mât sur lequel flotte le drapeau de la compagnie, chourer des trucs, lorgner sur les dessous de la voisine, cramer le car. On ne peut décidément plus compter sur personne. Mais contrairement à la colo bienveillante des animateurs au BAFA fraîchement gagné, chez les scouts, les représailles seront violentes et les sévices tout à fait physiques. C’est là qu’on voit que les temps changent. Ainsi, dans ce film des années 1980 il est encore toléré de voir un adulte frapper un jeune ou de montrer les premiers émois de ces mômes rendant visite à la prostituée du coin. Mieux, l’animateur est en concurrence avec les jeunes pour savoir qui aura les faveur de l’impudique frangine du curé. Une autre époque qu’on vous dit. Reste qu’en fait, le film fonctionne encore plutôt pas mal !