Le film part d'un pitch simple, vu et revu : les actions d'un rogue agent de la CIA sur fond de trahison. Quand on va le voir on sait qu'on y va pas pour le scénario, mais pour le pop corn. Mais là où le bat blesse, c'est dans le manque total de crédibilité et de cohérence dans le film, histoire de faire quelque chose de bien manichéen avec un héros très américain dans ses valeurs démocratiques et ami de la liberté.
Seulement, quand on fait un héros agent débutant de la CIA mais qui semble avoir oublié pour qui il bosse, ça donne quelques situations cocasses. Sans spoiler, le type est au début gardien d'un endroit qui peut servir de prison secrète, et lorsqu'on lui amène enfin un prisonnier, et que les interrogateurs commencent à utiliser le water-boarding (simulation de noyade) pour amener "l'invité" à être coopératif, tout ce que notre bon héros trouve à dire (après qu'on lui ai demandé de couper les caméras de la salle, comme si la prison secrète était pas assez secrète) c'est "mais, c'est légal ?". Voilà qui fait un peu tache quand on prétend bosser à la CIA.
Et après ça c'est le festival, et vas y que je devine en 30 secondes dans quelle ville et chez qui précisément le prisonnier en cavale va aller, que je fais de la morale à deux balles (tuer des innocents, c'est pas bien), que j'achète des billets de train tranquillement tout en étant recherché par la moitié de la ville, etc... Et dans la catégorie fin bien pensante et pas du tout réaliste, on a un bon candidat.
Autrement comme d'habitude les ficelles du scénario sont grosses comme des camions (10 minutes après le début du film on devine qui va être le traitre), et notre bon vieux Denzel Washington affiche comme toujours son mono-faciès de black véner qui plombe froidement avant d'oublier les questions.