Senna par Elkala

Sorti au cinéma dans quelques salles seulement dans notre beau pays, la sortie DVD du documentaire est une bonne nouvelle pour les fans du personnage n'étant pas à la proximité des chanceux cinémas.

Senna, c'est un documentaire reprenant la carrière du célèbre pilote de F1 brésilien prénommé Ayrton, celui-là même qui a fait vibrer un sport, et un pays.

Cependant, Senna n'est pas le plus titré des pilotes (Prost, Fangio et Schumacher sont devant lui). Il n'est pas non plus celui qui a eu la plus longue carrière. Qui se souvient aussi d'un Jochen Rindt, champion du monde 1970 à titre posthume, succombant à la parabole de Monza?

Pourtant, le pilote au casque jaune et vert reste la référence de pilotage, le personnage qui aura relevé la F1, et donner dans une période noire au Brésil une fierté.

On ne peut pas reprocher au documentaire de prendre le point de vue de Senna, et donc d'être très subjectif sur certains points.

Par ailleurs, le documentaire s'axe surtout sur la vie du pilote automobile, moins sur ses à côté, bien que ses actions en faveur des défavorisés soient énoncés, notamment en fin de documentaire. La carrière est vue chronologiquement, de ses débuts chez Toleman en 1984, à son passage chez Lotus de 1985 à 1987, son épopée MacLaren jusqu'en 1993 et sa grande rivalité avec Prost et enfin son court passage chez Williams et sa tragique fin.

Je retiens surtout deux passages.

Le premier est celui d'un dialogue avec Jackie Stewart, lui aussi triple champion du monde, et surtout connu pour avoir oeuvré pour la sécurité en Formule 1 à une époque où les morts étaient plus fréquentes. Stewart reproche à Senna de conduire de façon trop impulsive et de mettre en danger les autres pilotes, ce à quoi Senna répondra qu'en tant que champion du monde, il n'a pas de leçon à recevoir et que s'il causait tant d'accidents que ça il ne le serait pas. Ironiquement, l'accident de Donnelly lui fera prendre conscience de la dangerosité du sport et Senna commencera aussi à oeuvrer pour la sécurité.

Le second correspond à tout ce que représente le week end du Grand Prix d'Imola, la montée en régime de la tension de la course, les incidents comme l'accident de barrichello, la mort de Ratzenberger le jour des qualifications et le passage où Senna sort de la piste, qui 17 ans plus tard est toujours aussi intense (et pourtant j'avais 7 ans quand je l'ai vu en direct).

Mon seul regret dans le documentaire est de ne pas avoir mis l'interview de Senna par TF1 juste avant le Grand Prix, où Alain Prost est présent, et dans laquelle Senna dit "I miss you Alain". Heureusement, cela est évoqué par Prost (pourtant dépeint dans le documentaire comme le grand méchant calculateur) dans les Bonus.

Le grand Ayrton aura finalement fait pour la sécurité plus qu'aucun pilote avant lui: il est le dernier à avoir trouvé la mort dans une Formule 1.