Si vous n’avez pas peur d’être « mis à mal » ou poussé dans vos retranchements, peur des émotions dites « négatives » ou peur encore de vous poser plein de questions en sortant de la projection d’un film, alors vous pouvez aller voir « Seul contre tous », le premier long métrage de Gaspar Noé.
Proposant un prolongement au moyen-métrage « Carne », le film raconte la descente aux enfers à sa sortie de prison d’un « boucher chevalin qui élève seul sa fille » (formidable Philippe Nahon devenu, parait-il, une star au Japon suite à son interprétation du rôle).
Chômage. Alcool. Misère sociale, affective, sexuelle…. Le boucher finit par se retrouver au ban de la société et s’enferme dans la peur, la honte, la colère.
Et puis il déborde, il s’emballe, il ne contrôle plus rien. Même plus ses pensées (voix off omniprésente témoin du ressassement de son mental). Quant à ses actes… Je ne vais pas tout vous dire quand même.
Il m’aura fallu plusieurs jours pour digérer « Seul contre tous » et pour comprendre ce que j’avais vu. Finalement, un homme comme tant d’autres, un homme d'aujourd’hui qui se bat pour exister envers et contre tout.
Quitte à transgresser les lois pour regarder la vie par l’angle de vue qui lui est propre et arrêter de renoncer à son expérience individuelle au profit d’un consensus collectif. Somme toute, un homme qui se bat pour son droit fondamental à être lui.
Un homme à l’image de tous les hommes, cette contradiction ambulante faite de boue et de lumière.