Shaolin vs Evil Dead, un titre qui en aura fait baver plus d'un, surtout après les premières images diffusées sur le net et qui annonçaient quelque chose de plutôt bien foutu. Après, est apparu le nom de la boîte de production du film, My Way Films Co. Ltd, déjà coupable de bouses telles que Snake Charmer, The King Boxer ou encore Undiscovered Tomb. Là déjà, ça en a refroidit plus d'un, surtout que le film n'a pas très bonne réputation sur le net. Mais d'un autre côté, Shaolin vs Evil Dead n'arrête pas de faire des festivals de partout dans le monde et attire apparemment en masse les foules en manque de Ghost Kung fu Comedy. Car oui, nous sommes ici en présence d'une ghost kung fu comedy à l'ancienne, avec certes les technologies actuelles, mais qui respecte les codes du genre qu'avait démocratisé L'Exorciste Chinois de Samo Hung en 1980, puis (et surtout) Mr Vampire de Ricky Lau en 1985.

Dès le début du film, Gordon Liu (Kill Bill, La 36ème Chambre de Shaolin) nous donne un petit court de ghost movie, en nous rappelant un petit peu pourquoi les vampires se déplacent en sautant et les bras en avant, histoire de nous remettre un peu dans le bain car, mis à part Era of Vampires, les derniers films de ce genre remontent à plus de 10 ans (lors de la sortie du film). Ce genre de petit rappel est plutôt le bienvenue tant les nouveaux amateurs de ciné Hk sont nombreux et pas forcément habitués à ce genre de film.

Puis arrive rapidement la scène dans l'auberge, sans doute la meilleure scène du film, où cette dernière, apparemment tranquille s'avère être un lieu hanté et petit à petit, tout ce qui se trouve dans cette auberge, aussi bien au niveau du décor que de ses occupants, va se transformer en un décor vieux, délabré, rempli de poussière, habité par des zombis, le tout grâce à de très jolis SFX vraiment bien intégrés, sorte de morphing de décor si on peut dire.
Va s'en suivre une grosse baston excellente, où Brother White (Gordon Liu), aidé de ses deux disciples adeptes des arts martiaux et de magie noire, va friter du zombi, tous plus laids les uns que les autres et en capturer les âmes dans des sortes d'œufs pour les amener par la suite vers le chemin de la réincarnation. C'est là qu'apparaît Brother Black, incarné par Fan Siu Wong (Story of Ricky, Righting Wrongs) qu'on a le plaisir de revoir dans un rôle de personnage bien noir, aux techniques opposées à celles de Gordon Liu.
Va s'en suivre un festival de magie noire, avec pas mal de techniques inhabituelles et qui renouvellent un peu le genre, pour notre plus grand plaisir. Bon, Gordon Liu n'a pas la classe d'un Lam Ching Ying dans le rôle du Fat-Si, mais il assure quand même.

Et ce genre de scènes vont s'enchaîner jusqu'à la fin du film, en un peu moins mais quand même très agréables. Le problème, c'est qu'elles vont être entrecoupées, comme tout bonne ghost kung fu comedy qui se respecte, de scènes de comédie et de romance, qui sont malheureusement plutôt ratées. Pas franchement amusantes, la palme de la scène la plus ratée revient à celle lorsque le jeune disciple, âgé de 13/14 ans à tout casser, accouche en allant aux toilettes (!!!) d'un esprit dont il avait avalé l'âme auparavant, ce dernier n'arrêtant pas par la suite de l'appeler « maman »... Il en est de même avec la romance donc, pas intéressante pour un sou mais qui ne s'éternise pas trop donc ça va.
Tout ça va nous amener au final, avec un combat relativement bien chorégraphié, un peu dans le style Yuen Woo Ping (même si ça reste en deçà). Rien de transcendant non plus, on n'est pas devant un Once Upon a Time in China, mais on est content de voir que Gordon Liu et Fan Siu Wong ont toujours la forme. Et là, alors que l'action bas son plein, le générique arrive d'un coup. Shaolin vs Evil Dead souffre du syndrome Kill Bill, et il va falloir attendre sa suite pour savoir ce qui va advenir de nos trois héros, suite dont on peut déguster la bande annonce plus que prometteuse dans le générique de fin.

Car oui, Shaolin vs Evil Dead a beau être rempli de défaut, j'avoue avoir pris mon pied en le regardant, un peu à la manière de Era of Vampire lors de sa sortie. Bon, je l'accorde, il faut quand même être un minimum fan du genre pour pouvoir apprécier le film. Mais pourquoi bouder une ghost kung fu comedy aux SFX plaisants, aux sorts de magie noire originaux, aux monstres réussis et aux combats sympathiques ? Moi j'adhère en tout cas.
cherycok
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le 21 nov. 2011

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