Déjà, quand un film commence par des clichés de banlieues, et des phrases aussi subtiles que "j'vais niquer ta mère" ou "j'te marave", à peu de choses près, on peut dire que ça démarre mal. Jusqu'à une scène d'anthologie où des petits cons vont vont voler un paquet de Krema et des gâteaux Prince, car là doit être le niveau d'insoumission du film, tout en faisant un dérapage avec une Polo, on est pas loin d'arrêter le visionnage (heureusement que Netflix existe !). Le tout filmé par Jean-Marie Poiré ; comment expliquer ces gros plans qui leur donnent à tous des nez énormes, ou ce plan d'anthologie d'une caméra placée dans un plat de pommes ?
Après, on doit sans doute aller dans le Nord, jusqu'à voir un Vincent Cassel totalement halluciné, et dont on ne comprend rien, à marmonner comme un paysan, et là, on atterrir dans un trip qu'on peut aimer, ou alors totalement rejeter. Et c'est mon cas ; rarement j'ai souffert en voyant un film aussi mal cadré, filmé avec les pieds (il doit y avoir 4293 plans, au minimum), des acteurs tous plus mauvais les uns des autres, et je ne comprends pas où le film veut en venir. Faire un film de genre à la française, dans le Nord ? Montrer une scène où Cassel boit du lait à même le pis d'une chèvre (ce qui peut réellement se faire d'ailleurs) comme le comble du mauvais gout ? Ou montrer le ridicule de toute cette histoire, qui est celle d'une fuite de jeunes, à la suite d'une bagarre en boite de nuit, et qui vont tomber là où habite une jeune avec qui ils ont sympathisé ?
Le 2/10 est sans doute pour les nombreux fous rires que m'a donné ce film, mais c'est consternant de bout en bout. Je ne jetterais pas la pierre au pauvre Kim Chapiron, dont j'ai beaucoup aimé un de ses films suivants, Dog Pound, mais là, c'est nul du début à la fin.