Dans la rigueur extrême du nouveau Mexique, un couple de fermier tente de survivre malgré les velléités d'un riche Chrétien qui cherche devenir propriétaire de toutes les terres qui l'entourent.

Sweetwater, au pays de l'oncle Sam, Shérif Jackson est le 2e long métrage des frères Miller, toujours avec Ed Harris à la gâchette.
Sortie très discrètement, le film m'avait attiré, étant particulièrement intéressé par les Western, genre d'ailleurs trop largement abandonné a mon gout pour le thriller politique bas de gamme.

Le western est un genre à part qui permet de sujets très larges au travers d'un prisme très rapproché, et donc sans faire de généralités inutiles.
Le Western permet de filmer dans un cadre quasiment illimité et de mettre ses personnages face a l'immensité, le néant et la rigueur extrême; sans ajouter d'artifices.

Et les frères Miller l'ont très bien compris en livrant une œuvre d'une rudesse extrême, donnant même au cadre sans limite de ce nouveau Mexique un glauque viscérale qui est habituellement la propriété des huis clos et polar urbains.
Ici personne n'est un justicier au moral d'acier.
Chacun des protagonistes suit sa voie de la survie et du patriotisme dans ces états qui furent longtemps laissé à l'abandon, et aux mains des riches propriétaires qui dictaient leur lois.

January Jones, qui s'est fait connaitre au travers de Mad Men (l'excellent Drama où elle campe la femme de Don Draper) avaient déjà fait un saut dans un western moderne, l'excellent Trois Enterrements avec Tommy Lee Jones. Si depuis, sa filmographie laisse un circonspect, elle est géniale dans ce rôle de la femme détruite, qui évacue sa peur et sa haine au travers du pistolet.

Ed Harris est jouissif en shérif moral mais excessivement brutal et Jason Isaacs est lui méconnaissable en fanatique grand gourou.

Le film est brutal, sans concession et ne manque pourtant pas d'humour noir quand il en faut. Les décors sont superbes et les dialogues sont des petites merveilles, brossant un tableau assez sordide des Américains moyens du Far West.
Il est aussi minimaliste, certains diront pauvres, mais l'afflux d'explications me parait rarement de bon augure.

Il n'est certainement pas parfait, notamment une scène familiale entre January et sa mère qui me parait superflu, mais réjouira les adeptes de Western et de cinéma dur, ou chaque parole est dosée.
Arthur_Kilman
7
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le 17 févr. 2014

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Arthur Bobinna

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