Si je t'oublie... je t'aime par Olivier Antoine

Avant de se connaître les 2 personnages principaux sont bien dans leur peau sauf si elle est un peu triste mais on ne saura pas pourquoi et pouf ils tombent amoureux. On n'en saura pas plus là non plus. L'amour, ce que c'est, comment ça opère, pour quoi, contre quoi, prrt, rien.
Pis y'a cette histoire d'amnésie dont on se fout un peu en fait puisque ce n'est qu'un prétexte n'est-ce pas, un levier. Or là le levier ne soulève pas grand chose: la romance est joliment mise en scène -mais sans audace particulière, sur un thème proche on est des années lumière du film de Gondry- elle ne parvient ni à proposer de réels moments d'émotions (ce qui n'était pourtant pas compliqué à imaginer: "je me suis perdu" - "ha ok. Pense à regarder dans ta poche la prochaine fois" - "oui". Ces gens ont-ils été amoureux à un moment de leur vie?) ni à tenir un propos autrement plus étoffé que "l'amour c'est chouette, quand y s'en va ça fait bobo au coeur mais qd y revient c'est sympa".Plaisir, déplaisir, plaisir. Voilà, on est édifié par cette peinture renversante de la psychée humaine.
La relation de la mémoire à l'amour est évoquée de manière vraiment très superficielle et finalement plus comme un prétexte à une intrigue alors qu'il y aurait bcp à dire sur le sujet de manière à produire un film bien plus riche et complexe (comment la mémoire -c'est-à-dire les traumas- favorise ou au contraire entrave la pulsion amoureuse).
Oui la fin est mignonne mais 90 minutes pour ça, non. En court pourquoi pas, mais là, non.