"Sicaire = Tueur à gages !"

Des étendues arides aux portes du Mexique jusqu'aux quartiers sordides de Juarez, de ramifications sur le sol américain aux kidnappings de migrants à la frontière, le réalisateur canadien Denis Villeneuve, comme Steven Soderbergh avant lui dans «Traffic», nous fait entrer de plein pied dans l'univers tentaculaire des cartels mexicains. A la suite d'une opération de libération d'otages qui tourne au fiasco, l'agent du FBI, Kate Macer (Emily Blunt) se porte volontaire pour intégrer l'équipe de Matt (Josh Brolin, énigmatique) au sein d'un groupe d'élite ayant pour objectif de faire tomber, le chef du Cartel de Juarez. Kate est troublée par Alejandro (Benicio del Toro), ancien procureur au passé trouble et pièce maîtresse d'une mission aussi périlleuse que clandestine. Après le tragique «INCENDIE», le terrifiant «PRISONERS», Denis Villeneuve explore une fois de plus, le côté le plus obscur de l'être humain (le prologue du film fait froid dans le dos). «SICARIO» est une plongée frontale dans l'enfer du trafic de drogue et ses enjeux financiers colossaux. Menés par une Emily Blunt qui crève l'écran et un Benicio Del Toro tout en puissance, «SICARIO», distille un suspense quasi insoutenable au cours de scènes d'action mesurées où la violence sert un scénario sans concession sur l'opacité des opérations gouvernementales pour combattre les trafiquants. Jusqu'où faut-il aller pour combattre le mal ? Pas de place pour l'idéalisme quand des milliards sont en jeu !