Scorsese condense toutes ses questions sur la foi en une œuvre majeure d'une grande intelligence sur la question, laissant même le spectateur interpréter le film comme bon lui semble, ouvrant le film à tous (athées, chrétiens, etc.). On sent clairement dans Silence que le réalisateur s'est inspiré d'un de ses maîtres, Akira Kurosawa, et on peut même voir une certaine inspiration "tarkovskienne" avec le rapport à la nature (l'eau et la terre, la boue) et la religion - d'ailleurs, chaque plan est d'un soin plastique indéniable. Dans les sévices physiques et psychologiques le film peut rappeler La Passion du Christ, et sont véritablement éprouvants pour le spectateur. Côté acteurs, Andrew Garfield prouve une nouvelle fois son talent fou (intéressant aussi de voir que la même année il joue dans ce film et Tu ne tueras point...) et une diction, une voix très propres à lui, uniques. Enfin, les décors ainsi que les costumes sont plastiquement parfaitement achevés. Une réussite donc totale, qui puise dans beaucoup d'influences pour en faire une œuvre somme.