La réussite de Silverado, tient à son casting à la fois bien choisi et original, à une première partie des plus emballantes, une photographie lumineuse et une mise en scène dynamique dotée de belles séquences mettant en valeur nos personnages, les chevauchées et bien sûr les fusillades.


Après une entrée en matière rythmée où la dextérité d’Emmett ne sera plus à démontrer par la suite, notre cow boy solitaire (Scott Glenn) part à la recherche de son jeune frère Jack (Kevin Costner). Il rencontre sur sa route Paden (Kevin Kline) abandonné dans le désert par ses détrousseurs.
Ils feront route vers Silverado et rencontreront Mal (Danny Glover), l’appui inattendu venu s’intaller auprès de sa famille. Ils croiseront la route de John Cleese quelque peu coincé en shérif intraitable, Brian Dennehy imposant et malfaisant, et Linda Hunt une des rares femmes hors «sujet» à faire du cinéma qui ici sera également l’objet de quelques passions.


L’intrigue se dote d’un ton plutôt décalé, ironique et humoristique pour ces nouveaux cow boys, plutôt «cool» qui deviendront des héros malgré eux et nous dirige ensuite et tranquillement dans le western dramatique classique. Un récit d’aventure et un bon nombre de rebondissements pour un spectacle bien réjouissant,notamment lors des rencontres «impromptues» avec ceux qui ont volé Paden et qui donnent lieu à quelques moments «attendus» et bien plaisants, contribuant aussi à révéler le caractère de Paden moins innocent qu’il n’en a l’air, Emmett nous démontrera sa qualité de tireur par une scène curieuse, où un cactus à l’air d’échapper à ses tirs pour finalement constater que ce sont les épines que notre cow-boy flegmatique s’applique à faire voler...ou encore Jack le frère fougueux et insouciant, tout autant attachant dans ses péripéties tant chevaleresque qu’amoureuse.


Paden sera le seul à osciller entre tranquillité d’esprit, voire la lâcheté et son soutien à la cause, et offre ses bons moments.
Mal le guerrier n’est pas en reste, la situation révélera en lui la lutte pour la survie d’une minorité. Car chose rare dans le genre, le racisme évoqué par ces colons noirs relégués au fin fond de la juridiction et subissant la haine des habitants prend sa place dans l’intrigue et lui confère un message supplémentaire sur la liberté et le droit à la justice et offre un des rares rôles de cow-boy noir au cinéma, bien avant «Impitoyable» en 1992.


Des personnages hauts en couleur et fortement sympathiques qui viendront prêter main forte et lutteront contre un ponte local et une justice approximative….Ils viendront en aide à des colons en route pour un long voyage et une vie meilleure. sans oublier un saloon et de nombreux «petits» verres de Whisky, quelques poursuites et autres chevauchées, un trésor et des bandits aux mines patibulaires. Tout un melting pot.
Les ennemis d’aujourd’hui sont d’anciens camarades d’hier et la trahison guette. Et chacun réglera ses comptes, clôt par un duel final évidemment, pour un hommage au genre.


Comme "Open range" on se rend compte au second visionnage, d’une intrigue quelque peu vite emballée servant surtout à mettre en avant nos personnages. Je regrette notamment le second rôle féminin (Rosanna Arquette), qui ne trouve pas matière à une vraie réflexion.
Mais les grands sentiments, l’amitié et la loyauté, les grands espaces colorés de l’Ouest américain, le fantasme de l’Eldorado et le jeu d'acteur inspiré, confèrent au film une belle nostalgie.


Etonnant donc, ce film reste à la fois en décalage du genre et offre pourtant tous les ingrédients à celui-ci pour un final où nos héros solitaires finissent par quitter la ville, encore une fois...mais dans la joie et la bonne humeur.


Silverado de Lawrence Kazdan est donc le western qui fera découvrir Kevin Costner en 1985. L’acteur a l’air d’exceller dans le genre. On pense à "Wyatt Earp" du même réalisateur ou encore dernièrement en 2012 la série "Hatfields & McCoys" où vieillissant il nous prouve encore son talent pour un personnage complexe en lutte avec la violence.

limma
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le 12 juin 2017

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