Sin City : J'ai tué pour elle par Kroakkroqgar
Presque 10 ans après ‘Sin City’, l’annonce de ce nouvel épisode de la saga et son casting monumentale avait de quoi réjouir les fans. Mais même si l’atmosphère de l’univers de Frank Miller semble intacte, ‘Sin City: A Dame to Kill For’ ne fonctionne pas et déçoit.
Il est évident qu’une suite à une œuvre prévue comme un one-shot doit faire face au problème de la balance entre originalité et continuité. ‘A Dame to Kill For’ trouve, ou plutôt force, l’équilibre en ajoutant de nouveaux personnages à la galerie du premier opus. Malheureusement, la manœuvre est grossière et on comprend bien vite que la prise de risque est quasi-nulle. En effet, les personnages interprétés par Eva Green et Joseph Gordon-Levitt n’avaient pour seul but que de participer à des chapitres indépendants de l’intrigue et disparaissent bien vite de l’écran. C’est particulièrement regrettable, tant le film s’attache à leur donner le charisme dont ils avaient besoin pour s’imposer.
En fait, l’œuvre souffre d’un scénario particulièrement décevant. Autant les connexions dans « Sin City » étaient discrètes mais cohérentes, autant ‘A Dame to Kill For’ s’efforce de trouver des liens entre trois histoires qui n’ont rien en commun. Mais chaque histoire a également ses défauts et laisse le spectateur sur sa fin. De Johnny, on ne retiendra que son comportement naïf, alors que le film aurait dût en faire un récit cruel et brillant (tuer Roark en lui faisant perdre la face). L’intrigue autour d’Ava Lord est d’une simplicité décevante (la chirurgie esthétique de Dwight est navrante, surtout après un changement d’acteur), et le film ne s’intéresse qu’à déshabiller Eva Green dans une surenchère de sensualité qui tourne à l’érotisme grotesque. Même la suite des aventures de Nancy peine à convaincre.
En revanche, on ne boudera pas le plaisir de retrouver l’univers brutal malsain de Sin City. Les personnages de Marv et Roark sont toujours aussi géniaux, et Joseph Gordon-Levitt laisse une forte impression, malgré la brièveté de son passage. La gente féminine n’est pas en reste puisque Jessica Alba offre quelques passages particulièrement torrides, et Eva Green n’est pas tout à fait déplaisante (même si on la préfèrera dans ‘Casino Royal’). Evidemment, on regrettera que le personnage de Dwight ne soit plus tenu par Clive Owen, mais Josh Brolin fait un bon travail.
Une suite décevante.