"This is your life, you gotta grab the wheel and drive it like you stole it "

Sing Street, c'est ce petit film déniché un samedi de "on fait quoi ce soir?" et qui était projeté dans une petite salle annexe du cinéma. L'opposé d'un blockbuster donc, mais un joli opus annoncé comme un feel-good movie et acclamé par la critique à Deauville et Dinard qu'on avait envie de découvrir.


Sing Street, c'est l'histoire de Connor, petit nouveau dans son lycée qui va devoir creuser son trou entre caïds et proviseurs assoiffés d'autorité dans le Dublin des années 80. C'est l'ado de 15 ans qui passe ses soirées dans sa chambre avec sa guitare pour couvrir le bruit de ses parents qui se disputent.


Pour séduire la jolie Raphina, il monte un groupe de rock dans la tendance New Age de ces années où ne pas savoir vraiment jouer était vachement rock'n'roll. On le suit avec ses quelques potes se chercher, changeant de look après chaque visionnage de Top of the Tops (tantôt Duran Duran, tantôt The Cure) et filmer leurs propres clips dans la rue avec des costumes un peu ridicules.



Rock and roll is a risk. You risk being ridiculed.



C'est hilarant par moments, et truffé de références musicales et cinématographiques de l'époque. Si les jeunes acteurs sont trop jeunes pour être nostalgiques des années 80, ils se fondent admirablement bien dans le décor et ne soyez pas étonnés si vous entendez parler de Ferdia Wash-Peelo (17 ans) et Lucy Boynton (22 ans) dans les années à venir comme des révélations.



Your problem is that you're not happy being sad. But that's what love is, Cosmo. Happy sad.



Si on frise le fou rire sur bien des scènes, les acteurs nous mettent la larme à l'oeil aussi, parfois. En nous présentant la relation fusionnelle entre Connor et son grand frère, un grand gaillard passionné de musique mais qui a finalement raté la vie qu'il rêvait. Celle des parents, qui après trois bambins se déchirent et finissent par s'étriper devant leurs enfants parce que finalement est-ce si facile de faire autrement ?


C'est ce mélange doux-amer qui fait de Sing Street une si belle réussite. L'histoire résonnera pour certains dont le cadre familial n'est pas si éloigné. Et tout autant pour ceux que la musique a bercé et qui, eux aussi, avaient des rêves plein la tête et une guitare dans la main à l'aube de leurs 16 ans.

Sedgewick
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le 31 oct. 2016

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