J'aime tellement les films d'horreur que parfois, par peur de passer à côté d'une perle, je me lance même dans le visionnage de ceux qui ne m'inspirent franchement pas. Sinister, blockbuster US par excellence, jouissant d'une réputation mitigée en faisait partie. J'avais vraiment peur d'une fois encore m'infliger un navet lisse et débile. C'est ce que j'avais pensé de Drag Me To Hell de Sam Raimi, dont je sortais tout juste et qui m'avait laissé un goût amer.
Mais voilà, dès les premières minutes j'ai compris que Sinister, à défaut d'être un chef d'oeuvre, n'allait être ni lisse ni grotesque.
Le scénario est typique des films d'horreur japonais qui misent bien plus sur l'angoisse et la suggestion que sur le gore. En plus, il s'agit d'une histoire de maison hantée et des mômes sont impliqués... très très soleil levant tout ça. J'en suis même venue à me demander si il ne s'agissait pas d'un remake US d'un film japonais.
Mais à priori non, c'est bien une oeuvre originale et on doit reconnaître qu'on y retrouve ce qui fait la force des films d'horreur japonais. Les effets spéciaux gores sont ici bannis au profit d'une violence purement psychologique assez efficace. Comme dans Shining, nous sommes en présence d'un écrivain en manque d'inspiration qui va se faire rattraper par son Art. Nous sommes immergés dans les tourments d'Ethan Hawke via POV (rudement efficace ça) et découvrons avec lui des images de vieux enregistrements Super 8. C'est assez flippant et c'est ce qui fait tout le charme de la première partie du film.
Ça se corse un peu par la suite, le film traine en longueurs, on s'ennuie un peu et le scénario tourne un peu en rond.
Ethan Hawke livre une performance correcte sans plus. J'ai surtout remarqué qu'il ressemblait beaucoup à Kevin Bacon dans Hypnose. Ça m'a pas mal perturbée, surtout que l'histoire est assez proche. Mais ça, c'est du détail.
La fin du film ne réserve rien d'exceptionnel car l'intrigue est malheureusement cousue de fils blancs. La révélation finale n'en sera pas une, grandes sont les chances pour que, comme moi, vous ayez tout compris dans le premier quart d'heure. Mais peu importe, bien que prévisible et peu original, le dénouement est bien amené et le film évite certains écueils tels que la happy end niaise.
Sinister est un film d'horreur à gros budget fort correct mais dispensable.