Il a fallu quelques instants, ceux d'une avalanche inachevée, pour que le bonheur de Tomas et Ebba se fissure.Tout pourtant semble leur réussir: dentition parfaite (résultat d'un brossage chronométré ), corps sveltes, belles gueules, progéniture à croquer, du moins quand elle dort... Chacun tient parfaitement son rôle . Mais la perspective d'un ensevelissement a suffi à réveiller les instincts les plus primitifs et à faire perdre le contrôle à Tomas/Ken, censé être le viril pilier de cette famille idéale. Ruben Östlund filme les soubresauts du couple suédois avec beaucoup de subtilité: il suggère l'imminence de la crise en montrant Tomas écourtant rageusement son brossage de dents, la solitude extrême d' Ebba lorsqu'elle regarde pensivement dans le vide du haut de son télésiège immobilisé, dans un silence blanc assourdissant, le désarroi des enfants rois , entre glapissements et trépignements. J'aurais aimé qu'il s'attaque aussi aux clichés auxquels se réfèrent tous les personnages du film: la mère au foyer surprotectrice et aimante et le père chevaleresque,se donnant corps et âme à son travail. A la fin du film, un semblant d'ordre est rétabli, mais cette famille lisse,
fade et asexuée donne un peu la nausée.
Sa-boo
7
Écrit par

Créée

le 12 févr. 2015

Critique lue 449 fois

2 j'aime

Sa-boo

Écrit par

Critique lue 449 fois

2

D'autres avis sur Snow Therapy

Snow Therapy
mymp
7

Les survivants

Tomas est un con. C’est surtout un lâche qui, en vacances au ski dans les Alpes avec sa femme et ses deux enfants, préfère les abandonner à leur sort pour sauver sa peau quand une avalanche menace de...

Par

le 25 janv. 2015

46 j'aime

12

Snow Therapy
magaliiw
7

Degré de pénétration psychologique élevé

Snow Therapy enfouit le spectateur dans une situation troublante, qui questionne les fondements de la famille mais aussi de l'individu à part entière. Cette introspection, réalisée de manière...

le 28 janv. 2015

31 j'aime

Snow Therapy
B-Lyndon
6

La maîtrise et l'instinct.

C'est magistral. Et je me suis souvent demander si ça ne l'était pas un peu trop. Je me suis posé la question de savoir si ce film n'était pas finalement un peu écrasant - avec ses plans qui font...

le 6 févr. 2015

27 j'aime

3

Du même critique

Paterson
Sa-boo
9

Il faut arracher la joie aux jours qui filent ( petit art poétique du bonheur)

A l'aube et au son silencieux de sa montre magique, Paterson se réveille et étreint le corps de Laura puis se lève, déjeune et quitte leur modeste maison au jardin envahi par les herbes folles...

le 24 janv. 2017

3 j'aime

2

Petit éloge du désir
Sa-boo
10

Critique de Petit éloge du désir par Sa-boo

Comment naît et meurt une passion amoureuse ? De ce sujet mille fois traité, Belinda Cannone crée un objet précieux et hybride, entre le récit érotique et l'essai littéraire. Dans ce tout petit livre...

le 7 mars 2015

3 j'aime

Moonlight
Sa-boo
8

les enfants bleus sous la lune

Portrait en triptyque de Chiron, enfant solitaire et mal aimé d'un ghetto noir, Moonlight éblouit par sa poésie et sa sensibilité. Ni film de genre sur le ghetto, ni vraiment film à charge sur...

le 27 mars 2017

2 j'aime

1