"Tu sais, Lost In Translation aurait été tellement meilleur si Scarlett Johansson avait joué la fille de Bill Murray et s'ils avaient tous les deux étaient plus jeunes". Voilà, en substance, le défi que quelqu'un a dû lancer à Sofia Coppola. Pourquoi sinon cette impression de bis repetita dans une carrière qui compte à peine 4 films ?
Soit, je caricature peut-être un peu. Mais jugez vous même : un acteur dans la trentaine vit une crise existentielle, entre un succès professionnel, une existence vide de sens et une vie de famille qu'il a abandonné sur le bord de la route. J'ai d'abord cru à un préquel, mais ça me semble bel et bien être un remake.
Poésie. C'est ce qui ressort heureusement de Somewhere. C'est certain, le style de Sofia Coppola est là. Elle n'a plus rien à prouver, tant sa maîtrise de l'image et du son est évidente. On plane à un rythme lancinant. Très bonne partition de Phoenix par ailleurs. Mais le reste n'a rien de neuf. Pire : c'est moins bon que l'original.
Pour éviter toute paraphrase, Sofia réduit son passage de décalage à l'étranger à un court séjour en Italie. Cette partie est très réussie, mais l'allonger lui aurait effectivement fait perdre toute sa saveur. Saveur qu'on ne retrouve que dans peu d'autres scènes, là où elle était omniprésente dans Lost In Translation.
Reste un bel objet, qui n'a malheureusement plus rien de rare. Et ça, ça lui fait perdre beaucoup de sa valeur.