Quand Terrence Malick parle de la Vie, des Hommes, de l'Histoire, de la Guerre, de la Famille, il est sublime. Quand il traite les des errements sentimentaux de personnages vides, égocentriques et instables, quand il se met dans les pompes de Bret Easton Ellis, en moins décadents mais en aussi paumé, et aussi vide, ça sonne creux. Et c'est long.


C'est beau, oh oui c'est beau, mais c'est long. On s'accroche, il faut s'accrocher, mais on regarde l'heure.


Comme un aveux, la nature majestueuse, triomphale par ailleurs dans la filmographie du réalisateur, ne redevient qu'un décor pour touriste.


Un dernier mot pour le coté précieux qui passe là toutes les bornes. Précieux casting, surjouage du style, et la cerise. La cerise, ce sont les scènes de sexe habillé, métaphoriques. Parce que nous servir le classique lendemain avec les draps couvrant la pudeur est trop commun, et parce que les précieuses stars sont comme les anges, même à poil, ils ont des nuages sur les parties. Là on atteint le zenith du prout-prout.


Si ce n'était que pour contourner les rigueur de la classification US, cela passerait encore, mais voici qu'arrivent des professionnelles qui elles ont un corps puisqu'elles ne sont pas des personnages principaux et parce qu'elles ne sont pas des superstars d'Hollywood.


Bref, un film joli, mais long, qui ressemble à une caricature.


Quand le personnage de la professionnelle qui raconte sa vie après la mort de son fiancé et son fatalisme se trouve plus d'épaisseur que tous les autres réunis, il y a un problème.


Que Malick retourne aux grands, aux essentiels, c'est là son domaine, c'est là le domaine de son style, là où il trouve une pertinence.

SébTaï
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le 12 juil. 2017

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Séb Taï

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