Sons of Chaos
4.7
Sons of Chaos

Court-métrage de Mathieu Turi (2010)

Quand l’exercice de la mise en scène devient l’enjeu majeur du cinéaste français Mathieu Turi, on parlera d’instinct et d’un renforcement mental qui prend lentement forme. Ce premier court-métrage évolue dans cet esprit de détermination, dans l'ombre d'un jeu vidéo, où un groupe d’amis s’applique à exposer les règles d’un jeu post-apocalyptique. L’humanité n’est plus, si ce n’est derrière un masque et à l’autre bout d’un tube qui relie le corps des survivants à ce qui peut encore les préserver de l’extinction. Un maître et son apprenti évoluent dans un environnement hostile, mais surmontable par le biais d’une traque, détournée en une initiation de clan.


C’est en un quart d’heure que ce film convainc dans le point de vue d’une caméra qui suggère souvent la précipitation ou l’hésitation. Cette opposition pousse malgré tout le jeune Oca à réunir les forces nécessaires pour ne jamais abandonner la lutte. Du moins, c’est ce que l’on pourrait supposer, car bien que le concept passionne par le degré de fantaisie qui occupe l’espace et le cadre suintant d’une photographie inégale de plan en plan, le fait de masquer ses personnages, c’est prendre le risque de laisser les comédiens communiquer par une gestuelle, qui retient ses coups. Cette remarque s’applique davantage au fameux Hurleur, dont la menace pèse sur un montage dynamique, des transitions fluides et une bande originale efficace. Malheureusement, c’est sur l’intensité de la rage qu’il dégage qu’on serait dubitatif. En incarnant le résultat de la bêtise humaine, il trouve tout de même sa place dans un récit privilégiant la tension, ainsi que les artifices les plus accessibles.


Le budget limité réduit pourtant le champ de possibilités, mais une fois le lieu du test atteint, Turi laisse pleinement ses désirs s’exprimer, sans que le cadre ne s’affole. Cette maîtrise est à l’image de la sérénité d’Oca, qui gagne peu à peu une confiance en soi, lui permettant ainsi d’accepter la charge que son supérieur lui lègue. Mais le film court trop vite et laisse passer le développement de ce qui constitue la menace des « Sons of Chaos ». L’étiquette d’ouverture reste également trop évasive afin de comprendre la mécanique de cette épreuve, qui se gagne au prix de la sueur, du sang et du sacrifice. Mais l’objectif est ailleurs. Il s’agit d’affiner des compétences, précédemment acquises et c’est bien sur le terrain, face aux obstacles les plus méconnus que l’on finit par enfin prendre son envol. Les défauts y sont mineurs et entretiennent avant tout un espoir que le jeune cinéaste pourra exploiter.

Cinememories
5
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2021

Critique lue 72 fois

Cinememories

Écrit par

Critique lue 72 fois

D'autres avis sur Sons of Chaos

Sons of Chaos
PhilHanras
6

Critique de Sons of Chaos par Phil Hanras

Émerveillé par les décors naturels et les différentes séquences, l'idée du scénario se montre assez simple. Sans doute, pour une raison économique. En revanche, je n'ai cependant pas très bien...

le 11 nov. 2015

Du même critique

Buzz l'Éclair
Cinememories
3

Vers l’ennui et pas plus loin

Un ranger de l’espace montre le bout de ses ailes et ce n’est pourtant pas un jouet. Ce sera d’ailleurs le premier message en ouverture, comme pour éviter toute confusion chez le spectateur,...

le 19 juin 2022

22 j'aime

4

Solo - A Star Wars Story
Cinememories
6

Shot First !

Avec une production et une réalisation bousculée par la grande firme que l’on ne citera plus, le second spin-off de la saga Star Wars peut encore espérer mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que...

le 23 mai 2018

19 j'aime

2