Mieux qu’un cours d’économie ou qu’un discours sur les ravages du capitalisme, il y a les films de Ken Loach. A 82 ans, le cinéaste anglais n’a rien perdu de sa lucidité et reste plus que jamais un témoin important de notre époque. Il nous livre une nouvelle démonstration des ravages du libéralisme. A travers le portrait d’une famille en difficulté, il pointe du doigt l’ubérisation de nos sociétés. Il raconte de manière toujours aussi claire et didactique comment ces nouvelles formes de travail deviennent plus que jamais aliénantes pour les hommes et femmes d’aujourd’hui, pris dans un système destructeur pour eux et leurs familles.
Une démonstration – que certains trouveront, comme toujours, un peu lourde – incarnée en partie par ce responsable d’une plateforme de livraison de colis dont le discours (dans la scène d’embauche du père au début du film notamment) est un parfait résumé de comme fonctionne ce type d’esclavage moderne, où l’humain est réduit à une machine corvéable à merci.
Le cinéma de Ken Loach et plus que jamais nécessaire. Du cinéma "engagé" comme plus personne n'en fait.