Tout est exagéré dans ce film, souligné, surligné, expliqué, ré-expliqué… le réalisateur délimite un tout petit territoire étriqué, et il tourne autour, encore et encore. Les dialogues sont férocement didactiques, ne s’éloignent jamais de l’expression archétypale. On dépasse allègrement, à plusieurs reprises, les frontières du cliché et de la caricature.
Au mieux, voilà un film totalement raté, contre-productif, qui voulant montrer l’humain dans son combat inégal face au système, ne montre au final que des stéréotypes pitoyables et mortifères. Car, contrairement à ce qui a pu faire la force de certains de ses films, Ken Loach ne nous montre ici que des personnages tronqués, car amputés de vie sociale, d’espoir, de dignité, de rage, de révolte, comme s’ils étaient tout entier dédiés à leur victimisation.
Au pire donc, une ode insidieuse à la résignation.