Sous les jupes des filles par Hugo Harnois
La vérité va être révélée, nous allons savoir ce qu'il y a sous les jupes des filles. Nous allons enfin comprendre tous leurs comportements surprenants, bizarroïdes, agaçants, loufoques, bref, tout ce qui font leur charme. Onze femmes parisiennes, lors de leur cycle hormonal, sont là pour nous aider à percer cette énigme universelle.
Pour son premier long-métrage, Audrey Dana prend la voie de la loufoquerie pour bousculer les codes de la comédie française. Si l'intention est louable, tout n'est malheureusement pas de très bonne qualité. La réalisatrice en herbe a peut-être été trop ambitieuse en débutant avec un scénario choral, car ce genre cinématographique doit être manié avec prudence. En effet, multiplier les personnages pour rendre son propos exhaustif ne suffit pas, et l'approfondissement de chaque protagoniste doit être pris en compte. Ici, de nombreuses inégalités narratives entre les femmes ont lieu et le spectateur a parfois plus l'impression de zapper sur ce film plutôt que de l'assimiler.
Le fait que l'auteur utilise l'excès et la bouffonnerie à outrance ne fonctionne pas toujours et finit même par rebuter. Ces situations répétitives (Casta entre autres) sont heureusement rattrapées par des figures plus intéressantes, comme celle de Nakache en mère de famille fatiguée mais amoureuse. Idem pour l'éternelle amante frustrée ou la cocu révoltée, qui arrivent à nous toucher lors de moments astucieux. Même si l'on sent le souci de bien faire chez la réalisatrice, on ne peut s'empêcher de remarquer les erreurs formelles qu'elle opère, notamment lors des transitions entre ses scènes, bien trop brutales et hachant le rythme du récit.
Le final lui, est à l'image du film, généreux mais démesuré. Le portrait que veut faire Dana de la femme du XXIème marche à certains moments mais ne parvient pas à convaincre sur la durée. On comprend finalement que le titre porte bien son nom, et que ce qui se cache sous les jupes restera toujours un mystère : un désordre des plus inexplicables.