Une lenteur maîtrisée, mais lente tout de même...
Ce film est l’adaptation d’un manga de Hoaru Okamato et Yûko Tone, Omohide Poroporo, publié au Japon en 1988 (jamais traduit en France). Les auteurs y racontent leurs souvenirs d’enfance. Takahata décide d’ajouter de situer le temps présent en 1982 afin de créer une transition entre les différents souvenirs de Taeko. C’est la plus grande liberté qu’il ait prise par rapport au manga.
C’est la tête plein de souvenirs que Taeko part en vacances à la campagne. Elle qui a toujours rêvé d’y aller, à la campagne, emporte avec elle celle qu’elle était à 11 ans et avec qui elle partage ce rêve. Les souvenirs se mêlent alors aux journées de travail, et trouvent écho dans sa vie présente, et inversement. Capricieuse étant petite, elle est mieux à même de conseiller l’adolescente de la famille. D’autres lui permettent de grandir, de s’interroger sur qui elle est maintenant. Et surtout sur qui elle veut être.
Parallèlement le film fait un travail documentaire sur la vie à la campagne et la réalité tokyoïte des années 60. C’est un film sur le quotidien, des bons moments à ceux qui heurtent, sans oublier ceux dont on a honte. Les deux Taeko déambulent, l’une à la campagne, l’autre à la ville, et aucune des deux ne sait ou elle va. A elles deux, elles vont enfin choisir leur voie.
Omohide Poroporo est une histoire « vraie » servie par une réalisation soigneuse. Celle d’une citadine hantée par son passé qui essaie de trouver la paix. La scène du générique, véritable conclusion du film, est un bijou. La Taeko du passé et tous ses camarades aident et encouragent la Taeko du présent à prendre sa vie en main, puis disparaissent pour mieux lui laisser envisager l’avenir. C’est un film doux et poétique.