Exercice difficile que de faire une critique de ce film tant à la conclusion du film, nous sommes abandonné avec notre propre sentiment de nostalgie et que c'est finalement ce que ce film essaye de faire. De nous faire voyager dans nos propres souvenirs qui remontent goute à goute et de nous laisser baigner dans nos émotions et pourquoi pas, comme l'héroïne du film, remettre en question ses choix de vie. En ça, la mission du film est réussie. Pour autant, des défauts, le film en a quelques un qui l'empêchent de devenir un chef d'oeuvre du cinéma.
L'histoire du film se déroule sur deux temporalité. Le présent de l'héroïne, jeune Tokyoïte de 27 ans qui fantasme la vie en campagne, et qui va vivre son rêve pendant 2 semaines de congés sans doute bien mérité; et les souvenirs d'enfance de l'héroïne dans le Japon des années 60. Comme l'indique son titre, le film n'adopte donc pas pour une narration linéaire mais plutôt pour une narration où un évènement dans le présent va rappeler un souvenir à l'héroïne que le film s'empressera de mettre en scène. On remarque d'ailleurs de subtiles nuances de styles dans la patte graphique entre ces deux temporalité. Dans le présent, les traits sont beaucoup plus marqués, les couleurs plus vives et les détails plus marqués. Cela permet entre autre de vraiment faire ressortir les décors de la campagne dans les alpes japonaise de manière remarquable ! Cependant, les traits des expressions faciales des personnages adultes sont beaucoup trop marqués et nous feraient presque croire que tantôt l'héroïne à été dessinée pour une version féminine du Joker ou qu'elle est vieillie de 50 ans ! Et c'est franchement le seul défaut dans l'animation du film mais une fois repéré, impossible de passer à coté de l'effet "Uncanny Valley".
Dans les souvenirs par contre les couleurs sont plus ternes, les détails moins marqués, ce qui donne un aspect presque éthéré aux séquences des souvenirs. La direction artistique par contre entre les deux temporalité reste globalement la même pour que le passage de l'un à l'autre se fasse de manière tout à fait naturelle.
Si la narration est réussie, c'est par contre le scénario qui semble manquer de substance. L'exercice de la tranche de vie campagnarde est bien réussie, mais échoue à faire des liens pertinents avec les souvenirs de l'héroïne qui remontent à la surface. Une gamine veut absolument l'argent de sa mère pour s'acheter les dernières chaussures à la mode. L'héroïne assistant à la scène va se remémorer un souvenir où elle aussi faisait un caprice à ses parents... Ok, et ? Ben rien, on contemple la campagne, puis le film reprends son cours jusqu'à la prochaine anecdote qui amènera aux souvenirs d'enfance. Et c'est pour moi l'un des gros défauts du film, c'est qu'en réalité, il y a deux films en un. Parce que ces moments de "rien" dans les alpes japonaises, ben ça a quelque chose de vraiment rafraichissant, comme ce passage où l'héroïne explique comment on produit les pigments rouges, et ça aurait mérité d'être son propre film. D'ailleurs j'ai cru comprendre qu'en réalité, le film est une adaptation d'un Manga et que ces passages de la vie adulte était inexistant dans l'oeuvre original et étant donné que le réalisateur échoue à faire des liens entre ces deux histoires, ben ça se sent et on aurait préféré que le réalisateur scinde son récit en deux films.
Quoiqu'il en soit, il est ici un bon film pour adulte qui évoque les souvenirs d'enfance mais qui ne peut pas être considéré comme un incontournable à cause de ses quelques errances.