Un pur produit marketing, doublé d’une belle grosse opération de communication.

Tout est parti d’un spot publicitaire pour les Air Jordan de Nike en 1992, mettant en scène une équipe de basketball disputant un match contre Michael Jordan & Bugs Bunny. 60 secondes pour vanter une banale paire de basket qui donnera l’idée à la Warner Bros d’étirer cette étonnante rencontre sur 85min.


La Warner planchait depuis plusieurs années sur un projet de long-métrage associant prises de vues réelles et animations et ce, afin de surfer sur le succès (mérité) du cultissime Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988). Pour cela, il faudra patienter 8 longues années avant que la Warner ne parvienne à trouver le projet qui en vaille la peine, en mettant en scène d’un côté Michael Jordan, le "meilleur basketteur de tous les temps" et de l’autre, les Lonney Tunes, un pur produit de la Warner (où l’on retrouve entre autres, Bugs Bunny, Daffy Duck, Porky Pig, Elmer Fudd, Grosminet, Titi, Marvin le Martien, Taz, Bip Bip et Coyote, Charlie le coq, Sam le pirate, Pépé le putois, Mémé, …).


Sauf qu’il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, il faut aussi qu’il y ait matière à en faire un film, ce qui n’est clairement pas le cas ici. Le souci majeur du film réside dans l’interprétation, plus précisément le non-jeu de Michael Jordan. Il est clairement là pour cachetonner, comme si ses Air Jordan ne lui rapportaient déjà pas suffisamment. Un talentueux basketteur ne fait pas de vous un excellent acteur, la preuve en est ici, tout comme l’était Shaquille O'Neal dans Kazaam (1996) ou Le Justicier d'acier (1997).


Quant à la réalisation, on retrouve Joey Pitka qui n’avait réalisé qu’un long-métrage de fiction, en dehors de quelques spots publicitaires et autres clips musicaux. Plutôt surprenant de constater que la Warner ait pu confier un tel film (de près de 80 M€ !) à un réalisateur si peu expérimenté (d’ailleurs, ce film sera son second et dernier film de fiction, comme quoi, cela ne lui a pas porté chance). Une réalisation relativement fadasse et à des années lumières de ce qu’avait pu nous offrir Robert Zemeckis en termes de narration et d’humour.


Space Jam (1996) n’est qu’un pur produit marketing répondant à une demande des décideurs et des financiers de la Warner. Une belle grosse opération de communication pour eux, pour Jordan et ses innombrables sponsors. Clairement, on n’a aucune hâte de voir ce que peut bien nous réserver 25ans plus tard sa suite, à savoir Space Jam : Nouvelle Ère (2021).


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2021)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

Créée

le 3 août 2021

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RENGER

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