Peter Parker est un adolescent presque comme les autres

La troisième version de Spider-Man débarque sur nos écrans. Après la noirceur de la trilogie signée Sam Raimi, puis le naufrage des deux mis en scène par Marc Webb, on retrouve le réalisateur de Cop Car, Jon Watts derrière la caméra avec un nouvel acteur dans le costume du super-héros. Il s'agit de Tom Holland, qui avait déjà fait une apparition rafraîchissante dans Civil War. Mais je restais sceptique quand à la capacité du jeune homme à tenir le haut de l'affiche durant plus de deux heures, surtout qu'il avait un petit côté tête à claques.

La rivalité à venir entre Spider-Man et Le Vautour (Michael Keaton), prend sa source à la fin d'Avengers. Adrian Toomes est un entrepreneur en contrat avec la ville de New-York, mais il va être évincer par une équipe dirigée par Anne Marie Hoag (Tyne Daly) et mise en place par Tony Stark (Robert Downey Jr.). Huit ans plus tard, Adrian Toomes est devenu Le Vautour, alors que Spider-Man est de retour à New-York après avoir combattu aux côtés de la team Iron Man face à l'équipe de Captain America (Chris Evans). Il attend l'appel de Tony Stark pour une nouvelle mission au sein des Avengers. Mais le temps passe et l'ennui s'installe dans sa vie d'adolescent comme les autres. Il va se retrouver confronté à une bande de voleurs qui sont à la solde du Vautour. Le duel peut commencer, mais cela ne va pas se passer comme prévu pour notre jeune super-héros.

Tom Holland est impeccable, c'est la première surprise d'un film récréatif à la juvénilité rafraîchissante. Le blockbuster ne se prend pas la tête et va nous détendre durant plus de deux heures. Certes, il y a des longueurs, mais dans son ensemble, on passe un agréable moment en compagnie de ces personnages plutôt attachants. A la différence des précédents films Marvel, les scènes d'action se font plus rares. Le réalisateur Jon Watts préfère ancrer son long-métrage dans une certaine réalité, en faisant de Spider-Man un héros de proximité. Bien évidemment, le jeune super-héros est un adolescent voulant grandir trop vite en étant à la recherche de sensations fortes. Ses hormones sont en ébullition et il doit concilier son désir de devenir un Avenger, tout en restant un collégien parmi tant d'autres. Cette dualité se retrouve aussi du côté du méchant. Le Vautour a basculé du côté de l'illégalité pour garder sa famille à l'abri du besoin. Il ne veut ni détruire la terre ou en être le maître, mais juste avoir de quoi vivre tranquillement jusqu'à la fin de ses jours. Son côté humain, lui permet de se démarquer de la plupart des méchants habituels aux ambitions démesurées et surtout devenu d'une affligeante banalité.

Le mélange teen-movie et film de super-héros est assez séduisant. Peter Parker utilise les réseaux sociaux et partage sa vie avec les téléspectateurs en mettant à mal la patience d'Happy (Jon Favreau). Il est amoureux de Liz (Laura Harrier) et comme il est évidemment timide et impopulaire, il garde son attirance pour lui-même en préférant passer son temps avec Ned Leeds (Jacob Batalon). C'est le pote trop sympa, le geek, celui qui apporte une nouvelle dose d'humour dans un film qui n'en manque pas. La plupart des personnages secondaires apportent un petit quelque chose que ce soit Tante May (Marisa Tomei) dont le charme fait chavirer tout les hommes du Queens. Michelle (Zendaya) en collégienne rebelle et sarcastique. Mr Harrington (Martin Starr) en prof sympa et un peu décalé. Aaron Davis (Donald Glover) en gars cool qui va nous offrir une scène sympathique face à Spider-Man, ou encore Shocker #1 (Logan Marshall-Green qui mérite mieux qu'une apparition tant son talent est immense). Bref, ils sont plusieurs à mettre en valeur le jeune super-héros en apportant leur pierre à un édifice tenant la route jusqu'à son final un brin foutraque visuellement.

Au-delà de l'aspect sympathique du film, il y a les conséquences des actes de Spider-Man et Tony Stark. Même si le ton du film est léger, cela ne l'empêche pas de pointer les contradictions de chacun. Tony Stark a fait fortune grâce à la vente d'armes et Le Vautour fait de même pour survivre, sauf que le premier a pris conscience de ses agissements et cela l'a poussé à se mettre au service du peuple, alors que le second veut toucher le pactole avant de ranger ses ailes. Les actions de Spider-Man ne sont pas sans risques, il met la vie d'innocents en jeu mais aussi la sienne. Sa jeunesse a ses avantages et inconvénients, il doit apprendre à gérer ses pouvoirs, tout en sachant les utiliser pour protéger les gens en difficultés. Sa fougue, fraîcheur et spontanéité sont une force, mais on attend de lui plus de maturité. L'élève doit se hisser à la hauteur du maître, voir le dépasser pour devenir un Avenger.

C'est un Spider-Man cool. L'humour est son premier atout, puis son méchant, le supporting cast, les vidéos de Captain America, le client d'oeil à Michael J. Fox et les relations de Peter Parker avec sa tante, les autres collégiens et Tony Stark. Un blockbuster parfait en cette saison estivale.