Une saison en enfer
Est-ce par goût de la contradiction, Harmony, que tes films sont si discordants ? Ton dernier opus, comme d'habitude, grince de toute part. L'accord parfait ne t'intéresse pas, on dirait que tu...
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le 9 mars 2013
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74
ATTENTION ! Cette critique contient des informations concernant les enjeux
artistiques du long-métrage, si vous n'êtes pas capable de prendre en
compte un opinion différente de la votre le temps d'une lecture,
passez votre chemin, d'avance merci.
Intrigué par ce film dont il serait un euphémisme d'affirmer qu'il ne fait pas l'unanimité, je me dirigeai, guilleret et curieux vers un long-métrage qui, de loin, ne m'attirait pas tant par son synopsis ou son réalisateur que par les multiples réactions qu'il génère chez les spectateurs.
Des réactions qui diffèrent.
Ouais, c'est le mot, elles diffèrent carrément même.
Vais-je faire partie de ceux qui le considère comme une immondice mal branlée, creuse et vulgaire ou bien fais-je me ranger parmi ceux qui défendent ce film en tant qu'oeuvre incomprise, géniale, magnifique etc... ?
Je me situe plutôt du côté de ceux de la deuxième catégorie et, bien que ça m'étonne moi-même, je ressort du visionnage de Spring Breakers avec l'impression d'un film réussi.
L'art de Sping Breakers est celui du contraste, de la descente aux enfers, d'un désillusion étouffante qui, non contente de ramener les personnages à une réalité désenchanté, frappe le spectateur là où il s'y attend le moins, dans sa zone de confort.
► Celui des promesses : celles de faire jouer des petites starlettes innocentes dans un film qui, de loin, suinte la décomplexion vis-à-vis de son sujet : montrer des culs.
► Celui de la descente aux enfers, d'une chute inévitable et inexorable, d'un "paradis, rêve éphémère" à une "réalité dure et durable".
► Celui du constat, le constat d'une hyper-violence, d'un monde qui, quand ils ne les avale pas tout cru, façonne les nouveaux venus en monstres dénués d'émotions.
Force est de constater pour ma part que le pari est réussi.
Pour permettre ce contraste, cette évolution, il faut poser les bases.
Et poser les bases nécessite apparemment en une succession de plans sur des culs, des jeunes qui font la fête à moitié à poil et probablement qu'ils sont drogués puisque qu'est-ce que vous voulez, les jeunes, de nos jours...
Vous pourrez alors reprocher ce que vous voulez au film de Harmony Korine mais certainement pas que sa démarche n'est pas aboutie.
► Promettre un Spring Break en mettant en têtes d'affiches des actrices qui n'ont jouées qu'uniquement ou qui ne sont connues qu'uniquement dans des rôles... Aux antipodes de la démarche du réalisateur et donc de ce qu'elles jouent ici.
► Noyer le film de couleur criardes et de néons qui, pour un spectateur qui n'y est pas préparé, semblent des joyeusetés.
'fin bref, un joyeux bordel organisé, très bien foutu et réfléchi.
Si l'on pourrait reprocher une mise en scène assez redondante durant la première partie du film, l'évolution du propos, du scénario et de la réalisation est cohérente et amenée progressivement.
Oui, le film est visuellement une réussite, mais il l'est également et primordialement par son ambiance crue et cruelle.
Un film viscéral, sans concession, surprenant et jouissif.
7,expérience/10
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Créée
le 26 juin 2018
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