le 7 sept. 2020
Alien, le huitième camarade
On est en droit de se demander ce qu’il reste à raconter comme histoire de cosmonaute parasité par une vilaine bébête extraterrestre 40 ans après le mètre-étalon du genre de papa Scott, surtout quand...
La Russie continue de redorer peu à peu son image avec des projets bankables à l'internationale, ici avec une version propre d'une variante d'Alien le huitième passager, avec un sérieux qui n'a d'égal que le caractère bien trempé du protagoniste féminin qui traversera le récit. Le résultat est aimable à bien des niveaux, léché sur la forme (superbe créature qu'on nous laissera admirer à plusieurs reprises) et épuré dans le fond. Le film a l'intelligence de se focaliser sur les enjeux sociaux autour de la créature ainsi que sur le concept que le film essaye de développer (autour de la peur qu'elle inspire), et relègue tout enjeu politique au contexte strict, se déroulant ici dans l'URSS des années 70. Un peu de nostalgie d'une époque, un fonctionnement à la russe (des constantes restrictions de "confidentialité") et une intrigue qui ménage ses effets payent finalement avec un résultat tout à fait présentable et qui a le mérite de prendre en compte les attentes du spectateur, et donc de se démarquer suffisamment de ses concurrents avec un organisme original et quelques choix inattendus.
Toutefois, une levée des drapeaux en fanfare ne doit pas éclipser plusieurs problèmes qui émaillent le film. On commencera par sa longueur, un peu trop étendue pour les enjeux qui y sont développés (même si j'admets que le coup du parasite/symbiote est intéressant, il ne méritait pas qu'on ralentisse autant le récit durant son développement). On pointera aussi plusieurs arcs narratifs à l'intérêt discutable. Je pense en particulier à celui sur le fils de l'astronaute, livré à lui même dans un orphelinat soviétique, à des milliers de kilomètres de l'action et donc sans aucun intérêt pour l'histoire. C'est juste une tentative d'apporter cet élément "humain" que le cinéma russe se fait un devoir de mettre en avant ("Za marrrchait pour Tarrrkovskey !" nous dit le réalisateur). Et enfin, le film pêche par un excès de badasserie. Non pas qu'un rambo russe finit par arriver et tirer dans le tas, mais plutôt un bourrinage dans l'utilisation de la musique (tonitruante ici et quasi omniprésente, parfois beaucoup trop mise en avant), dans la mise en scène qui use d'effets pas très raffinés (certains gros plans étranges durant les scènes de combat), dans l'usage du gore (un peu surprenant au début, mais trop en hors champ par la suite). En bref un tas de détails qui amoindrissent le potentiel du film, accouchant finalement d'un film correct, hybride qui conserve en bonne partie son efficacité grâce à sa créature et aux trois personnages humains qui sont au coeur de l'intrigue.
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Créée
le 4 juin 2020
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