ou Le destin tragique de deux âmes en dérive...

Dans la catégorie "trajectoire brisée", je demande Dorothy Stratten.


Lorsque Dorothy Hoogstraten (son vrai nom) rencontre Paul Snider en 1977, c'est à la faveur du hasard. Snider est un promoteur de spectacle (et aussi co-créateur des fameux Chippendales) et entrevoit le potentiel visuel de la jeune femme, alors employée à mi-temps dans un Dairy Queen (chaine de fast-food centrée sur les crèmes glacées).
Ils se mettent en couple puis Paul incite la jeune fille naïve, à poser pour des photos de charmes.
Le couple se marie en 1979.


Stratten est alors remarquée par le staff de Playboy et devient la Miss Août 1979, puis la Playmate de l'année en 1980.
Grâce à la popularité qu'elle acquiert via Playboy, elle entre par la petite porte dans le monde du cinéma.
Résultat des courses,elle jouera dans quelques séries TV puis dans 5 films.


Mais en privé, rien ne va plus entre Snider (sa jalousie maladive, son égocentrisme, ses brusques accès de colère) et Stratten (fragile et malléable, elle s’éprendra du réalisateur Peter Bogdanovitch, rencontré sur un tournage).
Le tout finira très mal...


Moins de 3 ans après les fait (et une précédente adaptation télé en 1982, avec Jamie Lee Curtis), cette tragique histoire se retrouve sur le grand écran et sous la direction du chorégraphe/réalisateur Bob Fosse (Cabaret).


Nous assistons donc à un drame interprété par Eric Roberts (frère de...) qui y trouve là un de ses meilleurs rôles (sinon le meilleur) dans la peau de Paul Snider et Mariel Hemingway (petite-fille de...) dans celui de Dorothy Stratten.
Le script non-linéaire alterne la conséquence finale de la relation Snider/Stratten et la progression de leur vie de couple.
Filmé comme un téléfilm, Star 80 bénéficie heureusement d'un scénario prenant et d'une interprétation globale de qualité.


Comme déjà mentionné, Eric Roberts incarne excellemment un pathétique manipulateur (bien qu'ayant l’œil pour le showbiz de charme) à l'allure de proxénète (ce qu'il est en partie dans le film) tandis que Hemingway prête son corps (modifié chirurgicalement pour le rôle) idéal pour incarner Dorothy Stratten (bien que son visage particulier soit bien moins mignon que celui de la vraie Dorothy).


Bref, hormis le côté visuel très téléfilm, Star 80 a le mérite de retracer adroitement la plongée dans les eaux sombres de la jalousie excessive et de la trahison.
C'est avant tout un drame psychologique habilement écrit qui illustre plutôt bien les tenants et aboutissants de cette sanglante tragédie...

Franck_Plissken
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le 17 mars 2016

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The Lizard King

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