Le réalisateur du film le plus attendu de ce début de siècle se chauffe sur un nouvel épisode de Star Trek. Examen préliminaire du cas Abrams.
Aux commandes de l’Enterprise, le décrié Capitaine Kirk part à la recherche d’un terroriste fort dangereux et bourré de mystères. Dans un contexte de tension intergalactique palpable, chaque action malencontreuse pourrait déclencher une guerre à l’échelle universelle.
A la sortie du second épisode reboot de la saga Star Trek au cinéma, JJ Abrams sent toute l’étendue de la tâche herculéenne qui l’attend. Ce padawan de Spielberg, intello du cinéma et totem de la pop culture à l’américaine doit rendre une copie propre avant d’entamer la production de Star Wars 7.
Comme dans le précédent film, le réalisateur ouvre les festivités avec une scène d’action d’une grande intensité. L’Enterprise sauve une civilisation tribale d’un volcan prêt à cracher ses tripes dans un décor d’une beauté fascinante. Nos yeux se prennent des droites et des gauches tellement c’est splendide et bourré de détails. Il faut dire, une fois n’est pas coutume, que la 3D est MAGNIFIQUE (oui, c’est possible !). Et cela tout au long du film grâce à des effets de particules bien placées, une vraie profondeur dans l’image et le souci constant du détail. J’ignore si la salle UGC disposait de nouveaux équipements mais je n’ai jamais vu un relief à ce point abouti même lors des mouvements rapides de caméra.
Je ne connais rien à l’imaginaire Star Trek (hormis le précédent volet) ce qui ne me permet donc pas de juger clairement la cohérence de la production. Le scenario de ce reboot est suffisamment bien pensé pour ne pas perdre les nouveaux arrivants et proposer un film pour tous les publics. Il y a une vraie envie de moderniser la licence et le space opera.Pour autant, Into Darkness présente une copie finalement banale dans sa construction. C’est très propre, soigné, consciencieux mais tout cela manque d’un peu de freestyle. On a le droit à du sentimentaliste à deux balles (je :soupir: vais :soupir: mourir :dernier soupir:), l’humour agaçant de Simon Pegg pourtant très bon dans son registre habituellement énerve un peu et des longueurs difficiles à digérer pour les non-initiés parsèment la bobine. Pourtant, des twists bien placés empêchent tout le temps le film de trop se banaliser.
Le casting alterne bon et moins bon et c’est bien sûr Zachary Quinto qui écrase tout sur son passage sous les traits du jeune Spock. Il ne faut pas tortiller du cul pour chier droit: c’est un très grand acteur avec en plus la gueule de l’emploi.
Chris Pine me casse les bonbons par son côté propret face à un Benedict Cumberbatch qui envoie pas mal en méchant mais la veste en cuir c’est complètement cliché. Un petit bonjour (qui va devenir habituel je crois) à la caution féminine spécialité potiche du film pour Alice Eve.
JJ Abrams propose un nouveau Star Trek moins intéressant scénaristiquement que le précédent, un défaut caractérisé en partie par la faiblesses de quelques personnages mais le capital sympathie qui s’en dégage reste intact. Les scènes d’actions très réussies sont sublimées par une 3D magistrale et une mise en scène impeccable. Il y a de quoi être optimiste à deux ans de la sortie de Star Wars 7.