Le réveil de mon caleçon

(critique la moins objective du monde)

Un an après, maintenant que la hype est bien retombée je peux enfin parler de ce film attendu comme le Messie par toute une communauté de cinéphiles, moi y compris. En tant que fan hardcore de Star Wars, je vais m'efforcer de répondre aux principales critiques adressées au film.

C'est la même chose que l'original en fait

Certainement la critique la plus fréquente et la plus recevable, même si je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise chose. Abrams a simplement voulu prendre le moins de risques possible et contenter la plupart des fans. S'il avait tenté quoi que ce soit dérivant de la formule originale, les fans l'auraient déchiré en pièces. De toute façon certains fans sont tellement cons qu'il râleront quoiqu'il arrive. Mais bref, c'est simplement la structure du mythe du héros qui est réutilisée ici, elle qui était à la base du premier Star Wars. Et juste pour savoir, ceux qui se plaignent pour celui-ci, vous vous êtes plaint du Retour du Jedi ou de La menace fantôme, qui utilisaient aussi la même structure ? L'étoile de la mort encore plus grosse que la précédente, c'est Le retour du Jedi qui l'a fait en premier. Je vois ça plus comme un hommage que comme une resucée. C'est aussi faire preuve d'une certaine auto-dérision, car Han Solo balance une réplique moqueuse à l'annonce de la taille de la nouvelle étoile de la mort. Et puis, si le film est bon, quel est l'intérêt de critiquer à ce point sa structure ? Le film est bon, sa réalisation est efficace et fait plaisir à voir après une prélogie à la mise en scène bien fade (merci George). Ça fait du bien de voir enfin une vraie réal sur un Star Wars, même si L'Empire contre-attaque n'est pas trop à plaindre sur ce point-là. Certaines idées de scénar sont également très bonnes, comme celle de faire d'un stormtrooper le personnage principal. Dans la trilogie originale nos héros dézinguaient des stormtroopers sans sourciller tant ls mecs étaient de la chair à canon. Ici, il y a enfin une humanisation de ces personnages sans visages, et jusqu'ici, sans histoire. L'idée de faire de Luke une sorte de héros mythologique est tout autant intéressante vu que pour le spectateur, il est aussi légendaire ! Cela crée donc une complicité immédiate avec les personnages.

Kylo Ren, c'est juste un ado rebelle

Oui, c'est tout à fait ça. C'est totalement un emo doublé d'un gros fanboy de son grand-père. Il a découvert jeune qu'il avait des pouvoirs conséquents, et il met un masque kikoolol parce qu'il est moche. C'est aussi simple que ça. C'est même pas une critique, c'est juste de la constatation. Mais ce n'est pas pour autant que ce n'est pas un antagoniste intéressant. Son côté torturé et ses colères redoutables sont assez stylés, et son sabre est à l'image de son personnage : instable. C'est pas super subtil mais ça fonctionne. De toute façon Star Wars ça n'a jamais été très subtil. Il n'est pas à la hauteur de Dark Vador, c'est un fait, et c'est justement ce qui l'énerve. Son personnage, que ce soit dans ou hors de la diégèse, doit passer après un personnage cultissime. Laissez-lui le temps de s'installer.

En plus il est en carton, il se fait battre trop facilement

Là on attaque une critique assez dérangeante car elle vient de personnes qui n'ont de toute évidence pas fait attention au film. Juste avant le combat au sabre, Kylo Ren se prend un tir d'arbalète wookie. arme dont la puissance a été clairement démontrée dans plusieurs scènes où Han Solo l'utilise. Donc il est déjà bien affaibli avant même que le combat commence. Si l'on ajoute à ça les petits coups qu'il donne sur sa blessure car les Siths pensent que la douleur rend plus fort, ça nous donne une belle hémorragie interne. Finn est le premier à l'affronter, et même s'il sait assez peu se servir d'un sabre-laser, il a reçu un entraînement au combat assez poussé en tant que stormtrooper. Ce qui explique qu'il arrive si bien à se défendre, même s'il se fait exploser la gueule assez rapidement. Quant à Rey, elle a l'habitude du combat rapproché avec son bâton, et elle est de plus très sensible à la Force. Mais c'est surtout le fait que Kylo Ren ne veuille pas la tuer qui est important ici. Il veut la tester car il a vu son potentiel, il retient ses coups. En plus il est encore jeune, il faut lui laisser le temps d'évoluer.

Voilà donc les principales critiques avancées par les détracteurs du film, heureusement assez peu nombreux. Cet épisode n'est tout de même pas exempt de défauts, mais quel plaisir de retourner dans cet univers qui me fait toujours autant rêver. De nouvelles intrigues s'ajoutent aux anciennes pour un résultat au-delà de mes espérances (la 3D est d'ailleurs super bien exploitée). Le fait d'avoir un Star Wars chaque année ne me dérange pas, loin de là, tant que la qualité est au rendez-vous. Marvel devrait d'ailleurs en prendre de la graine au lieu de nous assommer avec 2 ou 3 productions par an. De toute façon si ça vous gène, n'allez tout simplement pas les voir. Star Wars fait tellement partie du paysage culturel qu'il sera toujours là, que vous le vouliez ou non. Il y a tant d'autres films bien plus détestables qui méritent votre haine, allez la déverser ailleurs, ici ça ne sert à rien. J'ai pu voir des choses aberrantes envoyées à la gueule du film, et même sur SensCritique. Je ne citerai même pas le nom de la sous-race qui se moquait des gens déguisés dans les salles de ciné. Bravo mon gars, continue d'insulter des personnes qui aiment la saga à un point tel qu'elles utilisent leur temps et leur argent pour crier tout cet amour à la face du monde. Je préfère voir ce comportement-là plutôt que le tien. Mais encore une fois, je ne suis pas très objectif vu que j'ai failli pleurer plusieurs fois pendant le film. Tu vas te moquer de ça aussi ? Excuse-moi d'avoir été touché de voir un des héros de mon enfance mourir sous mes yeux. Bref, j'attends la suite (surtout Rogue One) avec impatience, la réal défonce et dès les 10 premières minutes on sait que ça va être meilleur que la moitié de la prélogie. JJ, tu as rempli ton contrat, c'est à dire de proposer quelque chose de neuf mais aussi de nostalgique, et de fort belle manière.