Une galaxie pas si lointaine

Avant toutes choses, j'aimerais prévenir quiconque viendrais lire cette critique sans avoir vu le film s'exposerait à des SPOILERS. Car il est bien-sûr impossible de parler d'un tel films sans révéler quoique ce soit sur sont intrigue. Bien évidemment cet avis n'engage que moi, et je suis parfaitement conscient qu'il est impossible de contenter tout le monde avec une série de cette ampleur. Cet avis vient d'un fan ayant grandi avec la trilogie orignale, mais assez amoureux de la saga pour ne pas fustiger toute nouvelle œuvre en découlant. Même si entre nous la prélogie laissait cet arrière-gout amère d'extraterrestre irritant.
            Justement ici, point d'extraterrestre écervelé, édulcoré et joyeux. Le film s'ouvre donc sur une scène d'une rare violence dans un Star Wars, avec le génocide d'un village entier. On y découvre notamment *Kylo Ren*, le nouveau seigneur Sith au sabre si charismatique. Il est ici présenté comme un Sith extrêmement puissant, paralysant ses adversaires par la force, et stoppant les tirs de Blaster en plein vol. Le tout appuyé par une ambiance sonore impressionnante.

On verra cependant cette vision du Sith, évoluée tout au long de l'œuvre, pour laisser place à un jeune (con) immature, cassant ses jouets à la moindre contrariété. Mais loin de devenir un personnage risible, il révèle toute sa complexité, avec sa lutte intérieure liée à ses origines mais, aussi sont attrait pour le côté clair de la force. Un parti pris à saluer de la part du réalisateur, que de montrer cette tentation tel un miroir à celle du côté obscure.

De manière générale le travail des personnages est tout aussi intéressant avec Rey qui dégage tout au long du film un aura mystérieux sur sont passés, sagement dosé et dont quelques réponses sont très bien amenées et distillées, sans pour autant en faire un personnage froid et replié sur lui-même.

Finn amène quant à lui un côté humain au StormTrooper qui jusque là n'était que de la chair à canon, des silhouettes sans vie et sans sentiments. Il apporte d'un seul coup une humanisation à ces soldas, de part sont histoire d'orphelin endoctriné afin de servir le premier ordre. Le tout renforcé par une petite phrase de sa supérieur lâcher l'air de rien, lors de sa trahison : "Il s'était présenté à mon unité et devais être envoyé en reconditionnement". Une phrase qui témoigne de toute l'horreur de l'asservissement de ces troupes.

En ce qui concerne le pilote de la résistance, Poe, je pourrais simplement dire que j'ai le sentiment gênant d'un pale copier-coller raté de Han Solo, qui aurai oublié les didascalies "nonchalance" et "flegme", du grand contrebandier. Notamment sur l'une de ses premières répliques face à Kylo Ren où celui-ci tente un trais d'humour, assez lourd et mal amené.

Je ne peux par contre que saluer la manière dont JJ Abrams s'est servie des icônes de notre jeunesse. On a le réel sentiment de leur implication dans l'univers, non pour faire un clin d'œil à l'ancienne trilogie, mais bien pour servir et porter le propos de cette nouvelle menace que représente le premier ordre. Notamment avec l'apparition que très tardive de Luke Skywalker élevé au rang de mythe / Héros presque irréel pour la population.

Je finirais sur les personnages en parlant du général aux côtés de Kylo Ren. Les généraux étant toujours plus ou moins effacés derrière le seigneur Sith leur servant de supérieur, celui-ci est quant à lui bien présent et assumé. Il va même jusqu'à répondre, et défier le Sith quitte à le discréditer face à son maitre.

Car oui Kylo Ren à bien un maitre, Suprême Leader Snoke, que l'on voit très peu et dont la première apparition est troublante, Là où dans les anciens films les hologrammes étaient facilement reconnaissables à leur apparence bleutée et grésillante, ils sont ici bien trop réel et encrés dans le monde où ils apparaissent.

Ce qui m'amène à parler des FX. Après une prélogie catastrophique en termes d'effet spéciaux, et c'est un infographiste 3D qui vous dit ça. Mais forcé d'admettre que cette technologie bien que bluffante sur le moment, à tendance à très mal vieillir, et cela à était pour moi l'une des plus grosses erreurs de la prélogie. Star Wars étant une saga vouée à durer dans le temps, on aimerait bien, ne pas saigner des yeux en les regardant dix ans plus tard. Chose parfaitement réussi par la trilogie originale avec ses maquettes et animatronics. C'est pourquoi j'en viens une nouvelle fois à saluer le travail de *JJ Abrams*, qui a osé revenir aux sources et cela se voit et se ressent à l'écran.
De manière générale la réalisation aussi bien sûr le plan des prises de vue, que sonore est parfaitement maîtrisé. Le cinéaste a réussi à apporter un gigantisme manquant à la série. Là où dans la trilogie originale les vaisseaux se faisaient la guerre sans vraiment de rapport d'échelle entre eux. On assiste ici à des plans iconiques, notamment celui où *Rey* se tien debout devant le croiseur impérial de *Jakku*, marquant sa dimension contrastée avec la frêle silhouette de l'héroïne. Ou encore les combats de X-wing en atmosphère qui procure un sentiment de vitesse et de dynamisme au combat.

Point de vue sonore, on retrouve bien là le point de fort de JJ Abrams. Les sabres lasers choc, les vaisseaux explosent, bref on en prend plein les oreilles et l'onde de choc se répand jusqu'à nos tripes. Si bien qu'un arrêt toilette plus ou moins important, pour les plus émotifs d'entre nous, s'impose à la sortie des salles obscures.
Il m'est tout de même arrivé quelques fois, de ressentir un manque de scène d'accalmie ou d'intrigue politique, sans pour autant regretter la "légendaire" mise en scène de Lucas.

            En parlant des bémols il me vient en tête la B.O certes magnifique mais, à laquelle il manque quelques morceaux iconiques de la saga.

Mais également quelques clins d'œil, même s'il est vrai que certains sont très bien amenés comme celui où Finn trouve la sphère d'entraîment de Luke, la regarde avec dédain puis la jette, d'autre sont tout de fois plus lourd. Je pense notamment à cette scène ou Han et Finn réfléchissent à la manière dont se débarrasser de Captain Phasma et l'on voit Han demander s'il existe un broyeur à ordure, le tout en faisant presque un clin d'œil et un sourire bright à la caméra ...
Captain Phasma soit dit en passant campé par l'actrice Gwendoline Christie dont on a fait tout un foin mais, dont le visage ne sera jamais visible.

Pour conclure je dirais qu'il s'agit ici d'un bon Star Wars, remis au gout du jour malgré la similitude très proches du scénario avec celui de l'épisode IV, cet opus réussi à vivre par lui-même et porte à bout de bras toute la mythologie établie par les films, tout en posant de solides bases pour la suite.

Il redore, sans pour autant atteindre le niveau de la trilogie originale, le blason d'une saga entaché par une prélogie bien trop édulcorée.