Vous voulez du spoil? Ce film est presque un remake. Voilà, c'est dit.
Dans son style comme dans sa forme, ce film renie la prélogie. On oublie les ambitions politiques et la psychologie - pas très réussies - des épisode 1-2-3 et on renoue avec l'aventure pure et dure. On a l'impression d'avoir de nouveau devant les yeux un monde ouvert où le focus n'est mis que sur un petit bout de l'univers.
Ce n'est pas dommage, il fallait bien choisir entre l'un et l'autre, par besoin de cohérence. Et il faut le dire, d'une part, le public de star wars, les fans, sont quasiment unanimes, ils ont préféré la série des années 70 mais surtout, la seconde série, malgré ses qualités, a échoué dans ses ambitions sur de nombreux points.
Et pour ça, JJ Abram n'y va pas par 4 chemins, il reprend trait pour trait la structure de l'épisode 4. L'histoire est simple, voire simpliste, on est pas dans du grand space opera à la Franck Herbert. Star wars c'est du bon gros pulp, mené tambour battant, avec une bonne dose d'humour, pas de temps à perdre avec les sous-intrigues ni les personnages alambiqués.
Pour tout dire, c'est même trop académique, le déroulement ne surprend jamais et ceci est empiré par le seul défaut du film: il téléphone les détails de son intrigue façon fort peu subtile, alors que j'aurais bien aimé découvrir les évènements sans qu'on me les annonce à l'avance. Sachant que la structure globale est déjà convenue, ce sont les détails qui peuvent surprendre.
Les personnages sont attachant, les acteur y sont pour beaucoup, et donnent une impression de consistance. JJ utilise des archétypes minimaux, que l'aventure pourra construire à loisir, les non-dits donnent une impression de profondeur tout en laissant suffisamment d'ouvertures pour la suite.
Pour enfoncer le clou, il remet en scène les personnages les plus emblématiques de la première trilogie (sauf Vader, bien sûr... mais on voit son casque!) et ce ne sont pas juste des caméos, ils servent dans l'intrigue et le tout s'articule ensemble sans fausse note.
La narration est minimale. Une scène d'exposition par personnage. Comme il s'agit d'archétypes, dès qu'on les voit on sait à qui on a affaire. Puis plein d'action, des bons petits dialogues, des belles batailles qui n'en font pas trop, c'est rapide, clair, efficace.
Le réveil de la force annonce clairement la couleur et pose les base d'une nouvelle trilogie qui renoue avec le ton et enjeux de la première, en sacrifiant à l'originalité de l'intrigue. Partis sur cette bonne base, les épisodes suivant vont pouvoir se laisser aller à nous surprendre.