Prêt pour une replongée dans l'univers de George Lucas ? Dix ans après la revanche des Siths, George Lucas cède les clés de la franchise à JJ Abrams (à qui ont doit les reboots de Star Trek avec Chris Pine et Zachary Quinto, qui n'étaient pas si mauvais que ça, soit dit en passant). Entre temps Disney a acheté pour une poignée de dollars la franchise à Lucasfilm (ça se sent au niveau du merchandising). Les attentes étaient nombreuses et les craintes de voir se profiler le nanar de trop étaient grandes également. Mais pour moi, le contrat est rempli. Explications.
Sans vouloir trop spoiler (on vit très bien la découverte du film en étant spoilé), voici un résumé "light" du film. L'empire a été vaincu et cède maintenant la place au premier ordre qui cherche à imposer sa loi, sur la nouvelle république. Une résistance s'organise, mais elle est quelque peu dépassée par les moyens mis en œuvre par le premier ordre, seuls des Jedi permettraient de faire basculer la balance du bon côté, mais Luke Skywalker a disparu. Rey, une pilleuse d'épaves part à sa recherche avec un stormtrooper déserteur. Ils devront franchir maints obstacles avant de découvrir la réalité du monde qui les entoure.
JJ Abrams nous l'avait promis le scénario est original et s'imbrique parfaitement dans la mythologie chère à George Lucas. Avec la prouesse d'introduire de nouveaux personnages, les anciens (Harisson Ford, Carrie Fisher et Mark Hammil) jouent les passeurs de témoin sur ce fond de quête qui soulève plus de questions qu'il n'y répond, en même temps c'est un peu normal vu que c'est le premier de la trilogie. Par conséquent le nombre des théories ne cesse de grandir : qu'en est-il des origines de certains personnages ? Sont-ils sensibles à la "Force" ? D'où viennent les méchants ? Comment Rey et Finn savent-ils manier un sabre laser sans avoir reçu l'entraînement des Jedis ? Etc... Je vais arrêter là ma longue litanie sans vouloir spoiler. On va mettre de côté, toutes ces questions pour ne s'intéresser qu'au scénario. La quête de Rey (interprétée par Daisy Ridley) est amenée habilement même si l'histoire semble aimer les coïncidences. En effet, elle sauve le droïde BB-8, d'un démontage certain. C'est pas sans rappeler un peu ce qui arrive à R2-D2, dans l'épisode Ⅳ.
On peut dire que le réalisateur s'est inspiré de pleins de ficelles des précédents opus. Du coup le désir d'être en plein dans Star Wars est pleinement assouvi.
Le réalisateur ne tombe pas pour autant dans le piège du Fan Service. Il évite les collusions faciles qui en laisseraient plus d'un béotien sur le carreau. Le film est ainsi relativement facile à appréhender : même en n'ayant pas vu les opus précédents, l'histoire reste celle de la lutte incessante du bien contre le mal. C'est très manichéen, vous me direz. Oui mais le tour de force reste le même et on sent que la mayonnaise prend. De même que le méchant campé par Adam Driver (pas trop connu du grand public quand même) ressemble à notre Vador adoré sous son masque, mais en a très loin la méchanceté. D'ailleurs dans le film, on ressent très nettement que le fait de marcher sur les pas du seigneur sith n'est pas une sine cure.
Ce qui est assez dérangeant avec ce film, c'est que les ressemblance avec l'épisode IV se retrouvent avec beaucoup de facilité (attention aux spoilers ):
※ Rey dans le désert <-> Luke dans le désert
※ Rey dans le repere de Maz <-> La cantine de Mos Esley
※ La destruction de Starkiller <-> la destruction de l'étoile noire
※ La position de Luke pour BB-8 <-> Le message de détresse de Leia pour R2-D2
etc...
Malgré tout cela, que l'on pardonne avec assez d'aisance, les prises de vues sont intéressantes et jolies. Certaines n'auraient d'ailleurs jamais eu la possibilité d'être effectuées en 1977, car la technologie ne le permettait pas encore. Mais on retrouve la patte du réalisateur des précédents Star Trek.
Au final, le résultat est digeste pour tout le monde, lève plein de questions pour les aficionados et finalement réussit à susciter l'envie de regarder le 8e épisode. Un succès sur écran qui est largement mérité, mais sur lequel l'encre ne cessera de couler.
Tous publics - déconseillé au moins de 7 ans.