Toujours empêtré dans les lourdeurs symboliques et scénaristiques inhérentes à la série (qui font son charme et son ridicule), Star Wars VIII semble malgré tout enfin apporter un semblant de profondeur et de nuance à son univers (démythifier la Force est ce qui pouvait lui arriver de mieux) en repoussant (au moins quelques temps) le manichéisme. Dommage que le film se perde en incohérences et arcs inutiles (notamment le casino), ça désamorce en partie les très bonnes idées mises en place, à commencer par la relation entre Rey et Kylo Ren. La tâche va maintenant être ardue pour connecter tous les personnages restants et leur préserver une épaisseur tant la saga semble s'orienter vers cette ultime opposition. De quoi nous offrir le vrai combat de sabres lasers dont nous manquons cruellement depuis le reboot de la série ? Car au final, et ce n'est peut-être pas si triste, c'est ce qu'on attend de Star Wars, pas tellement un discours éclairé sur "les choix plus importants que les aptitudes" (comme dirait ce bon vieux Dumbledore), que les réalisateurs et scénaristes successifs n'ont jamais vraiment réussi à porter, écrasés sous la tentation de livrer le divertissement parfait.