Attention spoil (le méchant dans l'histoire, c'est Disney)

Pardonnez d'avance ma condescendance si elle puisse être aussi forte car mon mépris n'a d'égal la puissance du vide intersidéral que contiennent Les Derniers Jedis.


Oui, j'ose m'exprimer ainsi car, paraît-il, la plupart des gens sortis de la salle ont apprécié le film; il ont dû, par conséquent, être charmés des phrases toute plus clichées et mal écrites les unes que le autres lorsque l'on veut signifier son sentiment avec la force: "je ressens... la colère (alors on filme un rivage un peu violent), je ressens... la paix (alors on filme ces espèces de petites peluches toute mignogne en famille que tous les enfants et notamment les petites filles n'hésiteront pas à faire cracher de la tune à leurs parents pour se les acheter, histoire d'enrichir encore plus cette entreprise qui possède à présent la Fox... bref) je ressens... une force! (C'est sa conclusion. Et elle la dit en souriant)"
Que c'est beau ! C'est tellement beau que ça m'en donnerait des frissons. La réalisation ne recherche aucunement la facilité pour filmer son apprentissage psychologique. Et c'est écrit avec une justesse et une imprévisibilité hors norme ! Jamais il ne me serait venu à l'idée de penser au mot "force" au moment venu ! Rey est un personnage formidable. Elle apprend vite... trop vite même ?


Hum hum.. ça me fait penser à reprendre un peu mon sérieux tout ça... Que voulais je dire... ah oui c'est bon, je sais... je sens que ça vient... Voilà : Rey est un personnage INCOMPÉTENT.
Comment réussissez vous à la supporter ? Parce que c'est une femme ? Une femme forte en plus.
-Mais alors Disney, vous êtes de véritables héros de répandre cette image de la femme qui lorsqu'on lui demande, en pleine période de méditation, de se projeter, elle met ses deux bras en avant !
-Mais non, jeune dissident, comprends-tu, c'est parce qu'elle n'a pas l'habitude, c'est pour renforcer le mythe de l'ingénue !
- Ouai, en attendant, au lieu d'avoir une héroïne de trilogie STAR WARS, j'ai plutôt l'impression de faire face à une simplette d'esprit qui ose s'intégrer dans le mythe.
C'est limite si elle me dégoûte d'avoir autant de lien avec la force; elle ne la mérite pas. Elle est juste irritante par sa simplicité ennuyeuse. J'ai peut être encore du mal à me faire à l'idée que Disney ait pris les rênes, mais d'une aventure basée sur de multiples mythes anciens et bien amoncelés de manière réfléchie depuis des années, on passe à une histoire niaisement manichéenne, apportant son lot de modernité faisant plaisir au public lambda, dont un humour bien cassant et destructeur (pas destructeur dans le sens "qui ravage par son caractère drôle et grisant à souhait" au cas où vous en doutiez...).


Parlons aussi de l'aventure trépidante que mènent deux autres protagonistes Finn et Rose, l'autre plus gros défaut du film. Je l'ai vu comme du pur remplissage qui, s'il n'avait pas été là, aurait pu me faire sortir des Enfers un peu plus tôt mais... peut être que ceux-ci n'auraient pas été aussi intenses du coup...
L'histoire de libérer les chevaux spatiaux, les rendre à la nature, n'aura était que d'une utilité inexistante. Cet épisode a beau avoir un un humble et juste objectif de protection des animaux, si celui ci arrive comme un cheveu sur la soupe, ça ne passe pas. D'ailleurs, Finn et Rose n'ont pas une minute ni même une seconde à perdre; on a alors envie de leur dire "qu'est ce que vous foutez ?" D'autant plus qu'ils s'amusent également à observer le paysage, sans doute pour approfondir le développement si intéressant de Rose... Alors oui, à la fin du film, on se rend compte que cette petite action salvatrice a permis de réveiller au sein d'un petit groupe d'enfants de moins de dix ans l'envie de devenir résistants mais n'auraient ils pas pu le devenir via un autre événement ? Utile au scénario cette fois ci ?
Et puis ce casino... sérieusement ? J'avais l'impression d'être chez Tony Stark... il n'y avais rien de "Star Wars" dans ce casino ! Dans le jeu The Old Republic, même avec ses graphismes de merde de mmorpg, on arrive à distinguer une direction artistique plus intéressante dans les casinos (cf les hologrammes de twi leks faisant du pole dance, les néons recouvrant les tables et certains murs qui parfois ne s'éclairent qu'une fois sur deux ou bien le casino de Nar Shadaa qui conserve le caractère "bling bling" de la pègre). Voilà ce que Disney et/ou Johnson invente(nt) : cela nous sort de l'univers préalablement construit, celui qu'on aimait pour ses cantinas sombres et populaires ou bien ces environnements insulaires qui avaient du sens pour nous ramener à quelque chose de plus réaliste, terre à terre, monosémique.
Je ne parlerai pas non plus du peronnage joué par del Toro, cliché et dont je prévoyais les exacts méfaits dès sa présentation dans la cellule, ni des nombreuses incohérences entourant ce personnage... ou bien des nombreuses incohérences tout court...


Ne passons pas non plus à côté de la basse qualité d'image du film, tourné en pellicule, très bien pour avoir un grain peu net, sûrement présente dans le but de transmettre l'effet "nostalgique", arriéré de l'ancienne trilogie, nous privant ainsi de parfois fabuleux environnements en bonne qualité.


Bon j'octroie tout de même trois petits points au film pour quelques éléments: le retournement de situation (attention gros spoil, sans ironie) vers les deux tiers du film, la mort de Snoke, originale, osée et intéressante pour l'évolution de Kylo Ren. Un personnage qui d'ailleurs est beaucoup mieux manié que dans le 7. L'image de l'adolescent attardé confronté à des responsabilités bien trop importantes et un conflit entre la lumière et le mal caractéristique des novices en quête d'identité est plutôt pas mal. Ben ne porte plus à présent ce masque horrible pour faire comme papy, il est un sith à part entière, qui trouve d'ailleurs une narration nouvelle. Il incarne aussi la jeunesse qui veut mettre à bas tout l'ancien monde... un peu ce qu'on recherche finalement, pour une NOUVELLE trilogie.
La faune et certains environnements, quoique dotés d'une symbolique pas assez exploitée (la couleur rouge) restent agréables à découvrir (enfin... relativement).


Il me faudrait encore le double voire le triple de mon post pour vous écrire tout ce qui m'embête dans ce film: parler plus amplement de l'entraînement de Rey, de l'inutilité de Yoda qui ramène le grand Luke à un stade duquel il n'a visiblement pas évolué depuis SW5, de l'inutilité, cette fois ci, DÉCONCERTANTE de Leila et de son irresponsabilité omniprésente, du fait qu'ils ne respectent plus rien dans la force (cf le "sauvetage" de Leila depuis l'espace, l'image rémanente de Luke ou bien encore la mise en réseau des sens de Kylo et Ren qui semblent se percevoir, malheureusement renfermée dans une réalisation bien trop évidente en de simples champs contre-champs), bref tant de choses à dire sur ce film peu époustouflant, sans réel potentiel à vrai dire. Tire-t-il à nouveau son fond de l'épisode 5.


Néanmoins, en relisant mon post, je vois que j'enfonce avec hargne et accablement une pauvre victime enlisante. Tant de violences me poussent à me remettre en question. Par conséquent, tel est mon avis jusqu'à ce que les temps me donnent l'envie de reconsidérer le film avec un nouveau recul.


La guerre continue entre ceux qui veulent la profondeur de films travaillés, documentés, symboliques et ceux qui recherchent simplement le divertissement seul, médiocre et éphémère. Je ne mentirai pas en vous disant que Disney vous pervertit. Ne vous laissez pas dompter par le côté obscur, la mièvrerie et les mauvaises narrations. Endurcis et aguerris vous serez si ma critique vous avez écouté.
Que la force soit avec vous.

Antlast1
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de l'univers Star Wars

Créée

le 27 déc. 2017

Critique lue 350 fois

2 j'aime

Antlast1

Écrit par

Critique lue 350 fois

2

D'autres avis sur Star Wars - Les Derniers Jedi

Star Wars - Les Derniers Jedi
Cyprien_Caddeo
4

Comment faire n'importe quoi avec Star Wars, par Disney.

Voilà, pour la première fois de ma vie, je me suis fait salement chier devant un Star Wars, j'ai levé les yeux au ciel, grommelé pendant toute la séance, et détesté un film de la saga. Je suis à deux...

le 14 déc. 2017

307 j'aime

70

Star Wars - Les Derniers Jedi
Vnr-Herzog
7

Naguère des étoiles

Cela fait quarante ans que La guerre des étoiles est sorti, un film qui a tout changé et qui a marqué et accompagné des générations de spectateurs. Même si Les dents de la mer avait déjà bien ouvert...

le 21 déc. 2017

294 j'aime

42

Star Wars - Les Derniers Jedi
Gand-Alf
8

Les vieilles choses doivent mourir.

S'attaquer à une institution comme celle que représente Star Wars, c'est comme inviter à danser la plus jolie des CM2 alors que tu n'es qu'en CE1. Qu'elles que soient ta bonne volonté, ta stratégie...

le 18 déc. 2017

205 j'aime

54

Du même critique

Inazuma Eleven
Antlast1
10

Quand on est gamin, on aime n'importe quoi (... et alors ?)

Cette phrase, je la conçoit et je la respecte, et même, je la pense. Oui, Inazuma Eleven c'est du grand n'importe quoi: des techniques surréalistes avec tantôt du feu qui sort du pied du joueur,...

le 9 juil. 2017

15 j'aime

4

Sonic Unleashed
Antlast1
8

Bah non.

"Sonic Unleashed" ou "le jeu qui n'a pas sû réhausser l'attrait des fans pour la 3D après Sonic 2006"... Remarquez qu'avec Sonic, on se réfère toujours aux fans pour savoir si un jeu est bon ou pas,...

le 21 août 2017

5 j'aime

A Perfect Red Snapper Dish
Antlast1
8

Patience... Pas d'chance !

Spécialiste du mélange des genres, le cinéma coréen brille aujourd’hui par son réalisme frôlant l’excentricité. Auteur de trois longs métrages, Na Hong Jin a su s’imposer en peu de temps comme une...

le 9 juin 2021

3 j'aime