On devrait mettre de côté le fait qu'aucune des personnes n'ayant travaillé à la réalisation d'aucun Star Wars n'a jamais ouvert une page Wikipédia sur l'espace. Ça place la barre du Temporary Suspended Disbelief assez haute quand on utilise le vide spatial à fond pour ses qualités accoustiques fabuleuses ; mais plus haut encore lorsque l'on peut y rester quelques minutes sans combinaison et réintégrer sans dommage aucun une navette, voire que l'on puisse ouvrir une porte et la refermer sur le vide spatial sans craindre de dépressurisation. Passons, il faut croire que la technologie de ces âges pouvait gérer ces gênes mineures.
Mais alors que dire du fait d'avoir une portée pour tirer au laser dans l'espace ? Une portée ? Srsly ? Alors comme ça un tir ou un objet avec une vélocité certaine perdrait de son énergie après un déplacement dans le vide ?!!
Allons plus loin, certaines scènes de destruction sont juste pitoyables dans la stratégie appliquée par les deux camps. Ainsi on peut soit aller au pas, façon pachyderme, et rester "cloué" en orbite avec une cible peinte sur le cul ou bien aller à une vitesse supraluminique. Admettons.
Mais alors pourquoi ne pas déguerpir lorsque l'on sent que son croiseur-principal-de-la-mort a perdu ses défenses (scène d'intro) ? Et que foutent les croiseurs à côté s'ils ne sont pas capables de noyer la résistance avec leurs Tie Fighters ?! Ou encore comment peut-on avoir une loupe pour voir des vaisseaux se faire décimer, quand la technologie de cloacking ne semble pas les faire disparaître à l'oeil nu mais duper des humains qui regardent la même scène ?
Mon propos ici est qu'au delà d'avoir une physique incohérente, elle semble même prendre le pas sur le cheminement narratif même contribuant à une succession de Deus Ex bienvenus ou d'enchaînements bien pratiques pour amener à de nouvelles scènes. Exemple avec la scène finale sur la planète minière qui bénéficie d'une ellipse très pratique dans le seul but de changer le décor pour des visuels plus vendeurs.
Et c'est bien dommage puisque cet opus réservait une place bien plus longue à la réflexion sur la force, sur sa balance ou laissant des choix moins manichéens (au départ) à ses personnages. J'ai d'ailleurs bien apprécié la relation entre Rey et Luke, moins prévisible dans son déroulement, moins cliché. Et n'étant pas un afficionado de la série j'ai aussi aimé que Rey ne soit pas la fille de Quelqu'un, que la force ne soit pas le fait de midi-chloriens ou réservée aux personnages importants du canon Star Wars.
En résumé le fond était très intéressant, assez rafraîchissant, mais la forme reste très simpliste, parfois allant jusqu'à prendre le spectateur pour un blaireau tant le déroulement narratif est allégé et cousu de fil blanc.
C'est ce que je reproche finalement à cette série, comme à Marvel : un contenu qui pourrait être en or mais se contente d'avoir une empreinte Disney bien trop forte dans son traitement. Alors oui Disney est propriétaire des 2 franchises, mais ceci date de bien avant l'acquisition et ne risque finalement pas de changer.