Mais tout dépend qui la fait, voyez-vous ? Si vous faites la guerre pour quelques barres de Kinder Bueno, c'est bien. Parce que le Kinder Bueno, c'est bien. Par contre si vous faites la guerre pour quelques barres de Duplo, c'est mal. Parce que... le Duplo, c'est mal.


C'est très compliqué, la guerre. Parce qu'en fait il y a des gentils, mais dans le monde moral du gentil film les gentils ils sont seuls entourés de tout plein d'autres gentils qui, eux, ne font pas la guerre. Bon, oui, c'est paradoxal. Parce qu'on peut pas être gentil et majoritaire, dans les gentils film. Donc on fait avec c'qu'on a et on fout quelques pélos rebelles en fasse des méchants qui eux sont tout méchants et pas beaux et ils sont tout pleins. Na !


Alors, oui, la guerre... c'est compliqué. Tant et si bien qu'on en vient même à se demander, parfois, si le biais imposé au spectateur du gentil film n'est pas si gros qu'il les fait s'interroger sur la nature méchante des méchants méchants. C'est vrai, après tout... Et si les rebelles n'étaient qu'un repère d'islamo-gauchistes extrémistes qui cassent les couilles de tout le monde lorsque le gentil Premier Ordre essaye d'instaurer la paix dans l'univers ?


J'veux dire... Pour moi le Premier Ordre ce sont les USA. Et les rebelles c'est Al-Qaïda. Ou j'ai pas compris ? Bref. J'me suis perdu...



Dis, grand-père, c'était comment Star Wars avant ?



Ce qui compte c'est que le film suinte de propagande militariste par tous les pores. C'est grossier et vulgaire. On en bouffera durant tout le film, du bon sentiment patriotique guerrier. Il est où le fond lyric des premiers épisodes ? J'préférais ça. Parce que là j'ai eu l'impression d'avaler un tract électoral à grand budget.


Dans le fond, il n'y a plus rien de Star Wars. Rien de rien. Putain de rien. Comment peut-on à ce point vider une licence de sa substance ? C'est là le seul exploit de Disney, en plus de démolir tout ce qu'ils rachètent.


Les personnages principaux font des trucs pour les rebelles, mais il n'y a aucune motivation réelle à leurs actions. Ils donnent leur vie à une organisation qui n'est connue que du spectateur... on voit bien là les limites du fan-service : lorsqu'on se fout totalement d'entretenir un semblant de cohérence dans son film.


Et donc voilà... J'dis quoi à mon petit fils, Bertrand ? Avant Star Wars c'était une histoire de princesse et de chevaliers, transportant des valeurs morales somme toute simplettes mais louables. Maintenant Star Wars c'est d'la merde. Ha tu veux que j'argumentes ? Ferme ta gueule Bertrand. M'oblige pas à me replonger dans cette merde qu'est "Les Derniers Jedi".



Les tout derniers Jedi... Si, si ! Les derniers !



Eh ouais... parce que vous n'en verrez plus. C'est fini ! J'vous spoil pas mais si vous vous attendiez à voir des Jedi dans ce film, vous pouvez oublier. Dans une logique guerrière et impérialiste, les Jedi n'ont pas leur place. Leur morale encombre les roulis de la grande machine de guerre. Leur patience gonflera les spectateurs avachi du bulbe qui ne demandent qu'à consommer du Star Wars le plus rapidement possible. Leur sagesse emmerdera ceux qui ne souhaitent absolument pas réfléchir du tout.


Bref. Y'a plus de Jedi. Y'a juste un Luke qui ne sait pas enseigner, ergo il est naze et n'apporte rien au film... Bravo la figure légendaire ! Et y'a cette connasse de Rey qui croit que Jedi ça consiste à couper des trucs.


Sont balèzes chez Disney, ils sont parvenu eux-même à démolir le mythe du Jedi. En un sens... Disney est le Premier Ordre, et on assiste là à une fabuleuse déconstruction du quatrième mur, au bulldozer.


Donc dites adieux aux Jedi, ils ont définitivement disparu.



Gavage de scènes



Un autre sentiment que j'ai eu, en plus de voir mon intelligence se faire insulter puis rouer de coups par une bande de merdeux californiens, c'est qu'on a tenté de me gaver de figures de style et de prouesses et de "wow" et de "zam!" et de "sblam!".


Trop c'est trop. Les scènes s'enchainent, parfois sans rapport, n'apportant pas grand chose. Le montage entretient un rythme soutenu mais malgré tout on se fait chier... et le film ne capitalise pas sur les jalons qu'il parvient à poser. C'est du "plus", sur du "plus", sur du "plus"... Pouf ! La scène précédente est oubliée, il faut vite passer à la suite avant que les gens fuient la salle. Un défilé d'arrogance cinématographique mal placée, terriblement superficiel.


M'enfin j'en attendais pas plus.



Quel avenir pour Star Wars ?



Vendre des produits dérivés. Depuis toujours.


Voilà. Je termine cette "critique" sur une note positive. Car les produits dérivés, c'est comme les Kinder Bueno, c'est génial. Allez, consommez en paix et que le marketing soit avec vous.

kevsler
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le 16 janv. 2018

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kevsler

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