Leïa in the sky with diamonds...

Et dire que je pensais ne pas aimer La Menace Fantôme... L'épisode VII n'était pas un vrai Star Wars, la cohérence de cet univers avait complètement disparu, mais au moins c'était un bon film d'aventure, tandis que le huitième opus réussit le tour de "force" de décevoir sur les deux tableaux. Alors certes, oui il y a des scènes d'action pas trop mal réussies, de l'humour (un peu trop "Disney" à mon goût), certains grand thèmes de la saga sont abordés et la relation ambiguë entre Kylo Ren et Rey est sans doute la partie la plus réussie, mais à coté de cela le film souffre de l'inconsistance du scénario qui le décrédibilise complètement auprès d'un spectateur qui souhaiterait voir autre chose qu'un simple divertissement.

Prenons l'affrontement entre la Résistance et le Premier ordre par exemple, nous sommes plongés dès le début dans un combat spatial dont nous ne comprenons pas réellement les raisons ni le contexte plus global et à aucun moment ceux-ci ne nous serons fournis, tout comme dans Le Réveil de la Force. Comment se fait-il que le Premier ordre soit devenu aussi puissant par rapport à la Résistance ? D’où vient-il ? Qui est le nouveau grand méchant, ce fameux S(ch)noke ? Qu'en est-il de la République qui avait été restaurée et semble s'être volatilisée comme par magie ? Cela pourrait être intéressant si c'était volontaire, par exemple pour nous placer du point de vue d'un simple soldat perdu dans la bataille, mais cela donne plutôt l'impression de façon un peu trop évidente que le réalisateur s'en fiche complètement. Le film précédent péchait déjà largement sur ce point, mais il laissait au moins la possibilité à son successeur de répondre à ces questions, opportunité que Ryan Johnson a complètement dédaigné.

Autre point peut être plus important, le comportement des personnages ne m'a pas du tout paru psychologiquement crédible. Par exemple, dans une période de crise où la survie même de toute la flotte de la Résistance est en jeu, un soldat fomente une mutinerie. Finalement, par une facilité scénaristique (les prisonniers étaient mal gardés), ses supérieurs reprennent le pouvoir. Que se passe-t-il alors ? Il est mis au cachot en attendant le conseil de guerre ? Que nenni, au contraire il est très vite libéré après une simple admonestation et reçoit même des commentaires élogieux des femmes plus âgées tombées sous son charme... Des femmes au poste de commandement, voici qui devrait ravir tout les adeptes du "girl power", dommage que cela soit autant souligné, tout comme la présence des différentes minorités qui semble répondre avant tout à un objectif marketing. Les bonnes intentions ne font par forcément les meilleures œuvres...

Mais la partie la plus faible concerne sans doute l'entrainement de Rey sur l'île des Jedi, qui traîne en longueur sans raison valable. Outre le fait que le lieu désert dans les premières scènes se révèle habité du jour au lendemain par des créatures sans grand intérêt et des boules de poil destinées à vendre des figurines, on se demande bien pourquoi Luke Skywalker était tellement effrayé par ce trou noir dans le sol habité par le coté obscur, étant donné que Rey n'y trouvera rien d'autre qu'un miroir. Prendre le contrepied de la mythologie des Jedi pourquoi pas, mais alors que ce ne soit pas qu'une tocade. Le passage le plus désespérant reste pour moi celui où la force est expliquée comme dans un clip pédagogique pour les écoles qui serait réalisé par un Terrence Malick sous prescription et à coté duquel même les midi-chloriens conservent une aura de mystère. Et je n'ose même pas aborder ce moment gênant où la princesse Leïa vole dans l'espace...

Au vu de ce tableau (non-exhaustif) on pourrait se dire qu'il s'agit d'un véritable navet, mais le pire étant peut-être que ce film n'est pas vraiment mauvais, seulement représentatif des block-busters de qualité moyenne qui plaisent au public et dont fait partie maintenant la saga jadis beaucoup moins formatée de mon enfance.