Rian Johnson est aux commandes de Star Wars pour ce huitième épisode, la saga intergalactique la plus connue de notre planète bleue. Le studio aux deux grandes oreilles a choisi de passer en vitesse lumière et enfin accélérer cette troisième trilogie, après un Star Wars 7 réussi mais peu inspiré, en mettant derrière la caméra un réalisateur qui présente sur son court CV un petit Looper et deux épisodes de Breaking Bad.
La tâche qui lui fut incombé apparaît alors comme un cadeau empoisonnée, celui de donner une nouvelle identité a Star Wars.



Les Derniers Jedi est novateur



Ce huitième opus est tout d'abord un magnifique space-opéra qui dès sa scène d'introduction, nous explose la rétine de par sa beauté. L'ambiance et l’atmosphère créée, posent les bases de cet épisode : on va voir des étoiles et pas qu'un peu.
Johnson fait le choix judicieux de faire dérouler l'action sur une période extrêmement courte, une course-poursuite qui dure une éternité. Éternité maîtrisé puisque par le biais de ses quatre personnages que sont Rey, Finn, Poe et Kylo Ren, le scénario s'articule de manière à rendre ce raid du Nouvel Ordre sur les rebelles, une joyeuse montagne russe pleine de péripéties et de rebondissements.


En faisant le choix de briser les codes des précédents Star Wars, Johnson va s'attirer la colère des fans en perte de repère. La mythologie Star Wars prend un coup au casque puisque de par son rythme, on détruit les lentes progressions des héros que l'on avait précédemment.
L'apprentissage de Rey se retrouve accéléré. Une initiation de celle qu'on attendait comme la dernière Jedi qui se retrouve happé par l'action qui se déroule en parallèle. Toujours aussi convaincante, Daisy Ridley est malheureusement le bouc émissaire du choix fort de Johnson.


Fort heureusement, le duo Rey/Kylo est intéressant. Une vision anti manichéenne qui lie les deux institutions Jedi/Sith dans un conflit moral plutôt bien trouvé. Des scènes de dialogue télépathiques, très théâtralisé, entre les deux jeunes héros sont balancées. On se croirait dans un Shakespeare. J'ai trouvé ça presque magnifique dans la mesure ou la force se dévoile à son paroxysme à travers ces enfants de la génération des ordres Jedi/Sith. Un passage de flambeau est passé.


Exit le vieil ordre, Yoda apparait pour boucler la boucle. Dans un feu crépusculaire, on enterre des siècles de sagesse, de force et de mythologie. La divinisation des Jedi prend fin brutalement et d'une drôle de manière presque joyeusement.


La mort de Snoke, aussi stupide que brutale, vient clore ce long chapitre auquel on assiste. Une mort qui laisse un goût amère de mystère non résolu. On aurait aimé en savoir plus sur ce sith, ces origines qui nous ont auront fait spéculer sur d'improbables liens.


Je ne m'attarderais pas sur le personnage de Finn que je trouve aussi inutile que ridicule, celui qui représente merveilleusement le côté obscur du rachat de Disney. N'est pas qui veut Jack Sparrow , le moineau FN 2187 ne peut avoir la classe d'une Leia flottant dans l'univers.


Tout au contraire de Kylo qui prend sa pleine mesure dans ce film. Espérons que Salamèche finisse son évolution comme il se doit, on veut voir Dracaufeu dans l'épisode IX. Lui qui comme Rey, devient la figure de l'ordre pour lesquels il se battaient.
Une bataille finale qui n'aura pas lieu, et c'est ce qui conclura par une note de déception cet épisode. Pas de combat de sabre ?
Rian quand même ! De l'épisode 1 au dernier, le VII, chacun avait le droit à son combat épique.
Quid de Gon Jinn vs Dark Maul, Yoda vs Comte Doku, le III n'en parlons pas etc ... quel gâchis.


Dans le sel rougeâtre de Crait se conclut cet épisode VIII. Un Star Wars esthétique, magnifique, qui a su enfin faire la pas en avant qu'il fallait pour dépoussiérer notre bonne vieille saga.
Rian Johnson libère Star Wars du poids si lourd que représentait ce mythe contemporain.
Luke peut s'envoler en paix vers une galaxie lointaine , la force sera toujours la, aussi longtemps que les soleils brilleront.

FelixLeloup
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le 7 mai 2019

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Félix Leloup

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