Metteur en scène du génial Jour d'après en 2004, Roland Emmerich s'amuse franchement avec ce film de 1994 en proposant un scénario d'une originalité extrême, alliant la mythologie égyptienne à la vie extraterrestre. Cette idée de départ était plutôt originale et séduisante. Maintenant, c'est sûr que les effets spéciaux ont un peu vieilli mais le soin apporté aux images et aux décors rend le tout divertissant. Des archéologues découvrent des vestiges égyptiens révélant une machine ouvrant un passage vers une autre planète. Une équipe spéciale de militaires et un scientifique traducteur y sont envoyés. On trouve beaucoup d'explications inventives à l’histoire et à la mythologie égyptienne dans ce film. La forme des pyramides, l’apparence des dieux dans leurs représentations, leur immortalité et leurs pouvoirs avec ces sortes de casques rétractables leur donnant l’apparence d’Anubis (corps d’homme et tète de chacal), d’Horus (corps d’homme et tète de faucon) sont plutôt bien vus. Roland Emmerich tente de nous expliquer comment ,avec leurs armes , tous ces personnages auraient été pris pour des dieux par les anciens égyptiens. Il privilégie les scènes de découverte et les effets à l’ancienne plutôt que de multiplier les séquences d’actions. Ici, moment rare pour le réalisateur d'Indépendance day, il suggère plus qu'il ne montre avec des gros plans sur des effets spéciaux plus mécaniques. On est en 1994. La scène de la première attaque soudaine des américains par les serviteurs de Râ est particulièrement réussie. Le réalisateur y fait un bel usage de la caméra subjective pour représenter la menace invisible des guerriers dans une salle baignée par l’obscurité.Et même quand on ne les a pas encore vu, on a peur déjà rien que par appréhension d'être en contact avec eux. L'atmosphère est on ne peut plus réussie à ce niveau-là. L’ensemble du film est plutôt bien filmé, de façon lisible et efficace la plupart du temps. Quelques scènes présentent peu d’intérêt ,celles d’action en général , surtout dans la seconde partie. D’autres sont filmées avec une certaine grâce comme la scène où James Spader fait face à la porte des étoiles.Le premier quart du film avec cette introduction présentant cette fameuse porte des étoiles est riche en intensité avec cet égyptologue détesté de tous les autres par la profession pour ses idées révolutionnaires, la présentation du colonel et enfin toute la découverte des symboles sur la stèle et la porte. Le déroulement de tout ça s'avère passionnant. Une fois arrivé sur la planète étrangère, on frissonne avec eux. Mais, le film s'essouffle assez vite. Le film devient même manichéen puisqu'on retrouve les braves soldats américains affrontant les méchants extra-terrestres pour sauver un peuple encore opprimé. C'est presque toujours une constante dans le cinéma de Roland Emmerich. La subtilité est rarement son fort. Sur le casting, Il n'y a rien à redire. Kurt Russell et James Spader , les deux acteurs principaux, sont biens dans leurs rôles. Quelques scènes d'anthologie parsèment le film: L'ouverture et le premier passage à travers la porte des étoiles, l'atterrissage de la pyramide, et la première attaque alors que la pyramide sert de site d'atterrissage par exemple. Il ne faut pas oublier le rôle ambigu et fascinant de Jaye Davidson en dieu Râ, l' acteur du fameux The crying game. La musique aussi de David Arnold saisit parfaitement l'atmosphère du film. Maintenant, en 2018, une vision me gène ,même si elle peut s'avérer vraie historiquement, ce sont tous ces enfants qui entourent ce dieu Râ. On est quand même un peu limite au niveau pédophilie.