Errance

La première scène nous plonge directement dans le récit, sans explication sur le passé du personnage, rien n'est évoqué et le spectateur est libre d'imaginer ce qui lui plaît quand à son vécu avant de devenir SDF. C'est un choix tout à fait pertinent qui permet de ne pas avoir d'idées préconçues et de simplement assister à ce qu'elle vit au moment présent et de découvrir le personnage au travers de cette pérégrination à Busan.

Il n'y a pas d'attache émotionnelle liée à un vécu, on est peiné par les rejets qu'elle endure et son envie sincère de réintégrer la société en travaillant... Malheureusement son statut lui en empêche plus d'une fois, on ressent aussi sa fragilité psychologique face à ce monde cruel, d'autres personnages semblent également aliénés et l'ensemble offre un portrait peu reluisant de la misère sociale qui touche certaines classes de la population.

La manière de filmer son errance a quelque chose d'assez fascinant, notamment par l'envie que le personnage a de faire des claquettes, s'exprimer par ce moyen plutôt que par la parole lui semble plus aisé, elle rêve avec ses claquettes aux pieds.

Certaines choses sonnent un peu fausses ou exagérées et il y un léger manque de rythme mais l'expérience se révèle malgré tout singulière et hypnotisante.

Il s'agit clairement d'un film d'ambiance dans lequel il est essentiel de rentrer dès le début sous peine de s'ennuyer ferme tout du long, il est donc logique que le film divise et en laisse plus d'un sur le carreau.